PLAYLIST://04/04/2013

Maria Goretti Quartet, Caravels, Lore City, Good Luck At The Hog Slaughter, Baxter Stockman, The Saint James Society, Jay Macis & Sharon Van Etten, Scout Niblett, Royal Wedding, Giovanni Marks, Girls Names, Eat Lights Become Lights, Cold Cave, Low Duo, Friend Collector, T.O.Y.S, Big Ups, Deep Heat, Ken Mode

01 : Maria Goretti Quartet : sadnessong « 14 :02 » Rockerill 2013

Deuxième album pour ce groupe lillois tout autant influencé par The Ex, Dog Faced Hermans que le catalogue Skin Graft ou le post punk anglais (Wire, Raincoats, This Heat). Ce nouvel enregistrement nous dévoile une formation insaisissable et déconcertante à la première écoute. Décousu, volage sont les premiers termes qui me sont venus à l’esprit avant de disparaître définitivement au profit des notions d’éclectisme et de richesse harmonique. Toutes leurs influences se télescopent parfois dans un même morceau, dessinant ainsi un spectre sonore singulier et captivant. Les écoutes défilent et le plaisir grandit. L’album dévoile peu à peu ses multiples secrets à l’image du titre de ce soir un peu swamp sur les bords. Détonnant !!!

02 : Caravels : sleep talk « Lacuna » Topshelf 2013

Premier véritable album pour cette formation de Las Vegas après deux singles et un split album. Musicalement Caravels continue de revisiter avec assez de classe l’émo core des années 90 avec Yage, Policy Of Three et Yaphet Kotto en ligne de mire. Des arpèges mélancoliques tissent une toile sous tension déchirée de temps en temps par un chant tout en intensité. Rien de bien neuf musicalement mais ce n’est pas le propos de ce groupe qui joue avec conviction et avec un certain talent la musique qu’il a envie de jouer, loin des modes actuelles.

03 : Lore City : keep : « Absence & Time » Autoprod 2013

Premier album pour ce duo de Chicago qui oscille entre Chelsea Wolfe, Dead Can Dance et le début des Banshees. Des ambiances glacées et torturées ondulent le temps de ces huit morceaux intrigants et entêtants. L’instrumentation est variée alternant entre piano désincarné et guitare saturée. Le chant de Laura Mariposa n’hésite pas à hurler sa haine du quotidien. Tout n’est pas juste et c’est la somme de ces petites imperfections qui rend le disque très attachant.

04 : Good Luck At The Hog Slaughter : virtues « Ghost Stories » Autoprod 2013

J’ai découvert cette jeune formation de Louisville par l’intermédiaire d’une compilation qui cherchait à mettre en valeur les différents jeunes groupes de cette ville qui a enfanté dans le passé des formations mythiques comme Rodan, Slint ou The For Carnation. Et c’est d’ailleurs à ces illustres aînés que se réfère ce groupe au nom improbable et surtout Rodan (qui connait d’ailleurs un regain d’actualité). La filiation slowcore est évidente dès la première écoute mais ce trio réussit à revisiter ce passé glorieux avec un certain brio. La candeur et les mélodies sont là. Il n’est pas question ici d’un vulgaire copier-coller, mais bien d’un groupe qui puise dans ses  influences la sève de sa musique et ce premier ep révèle une jeune formation qui a tout pour surprendre à l’avenir.

05 : Baxter Stockman : brow down « Punter » Ektro/Kult Of Nihilov 2013

Deuxième diffusion consécutive. C‘était avec une impatience non feinte que l’on attendait le premier album de cette formation finlandaise qui nous avait enthousiasmés avec ses premiers singles. La première écoute a suffi à nous convaincre de l’énorme potentiel de ce groupe en matière de noise rock. Ce disque est dingue, tout simplement. Baxter Stockman a réussit à redonner vie à une forme de noise héritière de formations comme Swob, Glazed Baby ou Rapeman. La rythmique tient une place prédominante et la basse est l’élément central de leur musique, guitares et chant soulignant les motifs de la quatre corde. La production met parfaitement en valeur la rage contenue et la hargne de ces musiciens dont les harmonies renvoient aux débuts du post punk (PIL, This Heat, Wire). Le groupe réussit à imposer des atmosphères troubles et vénéneuses dont les montées en puissance sont totalement renversantes. Enormissime tout simplement !!!

06 : The Saint James Society : get cold « Bab(a/y)lon Rising » Tee Pee  2013

SebHache : «Un an après leur fantastique premier ep, les texans nous  reviennent avec un premier album. Toujours sur Tee Pee, toujours ce mélange de Psyche/neo psychedelia et de Post Punk avec en plus, cette fois ci, une chanteuse qui rappelle fortement Hope Sandoval, non pas par le physique mais par la voix plutôt. Enfin bref un morceau qui n’est pas très représentatif de l’album, psyché à fond, répétitif comme il se doit, un bon outsider comme on l’attend pas dans les jeux de course de notre ami Perte et Fracas.

07 : Jay Macis & Sharon Van Etten : prisoners « The Music Is You : Tribute To John Denver » ATO Records 2013

SebHache : « John Denver, chanteur de country est mort il y a quinze ans d’un accident d’avion. Une tripotée de groupes lui rendent hommage sur cette compile. Bref tout ça pour parler de Jay Mascis et de ses solos supersoniques, bien loin de son album quasi acoustique l’an dernier, c’est le Mascis en grande forme qui revient, surement boosté par le dernier Dinosaur JR, entre l’enregistrement d’un album de Witch et un concert de Heavy Blanket . Pourquoi j’ai pas le droit d’avoir des cheveux longs peroxydés et une race de pédales big muff ??? ».

08 : Scout Niblett : gun « It’s Up To Emma » Drag City 2013

Sixième album déjà pour la compositrice anglaise. Elle est très férue d’astrologie mais il faut bien avouer qu’en dehors de ce fabuleux morceau, l’étude intensive des signes du Zodiac ne l’a pas aidée à retrouver l’inspiration de son précédent enregistrement « The Calcination Of Scout Niblett ». L’ennui est de rigueur et les morceaux se délitent rapidement dans une pop rock vaguement ombragée et très fadasse au final.

09 : Royal Wedding : S.C.U.M « Inhabitants »Autoprod 2013

Excellent surprise avec le premier album de cette formation allumée en provenance d’Austin. Le soleil tape fort  là bas, comme les bières et autres substances. Le groupe se joue des influences pour proposer un rock’n roll complètement halluciné, nourri aux écoutes opiacées de Pussy Galore et autres Royal Trux. Les guitares se triturent sur un beat hanté par Bo Diddley. Six titres d’une classe insolente qui renvoient à leurs chères études la majorité des groupes psyché actuels car Royal Wedding réussit à offrir de nouvelles perspectives à un genre complètement vérolé à l’heure actuelle à deux, trois exceptions près.

10 : Giovanni Marks  : for me the world « African American Psycho » Autoprod 2013

Nouvel album pour ce musicien hip hop originaire de Los Angeles. Minimalisme, saturation et bruits de fonds sont au programme de ce voyage dans un inconscient saturé de violences. Le groove est au ralenti, les sons viennent de loin et on a l’impression de vivre musicalement les derniers moments de Giovanni Marks.

11 : Girls Names : a second skin « The New Life » Slumberland 2013

Retour de ce groupe irlandais dont le premier album « Dead To me » avait enchanté en 2011 nos désirs de Factory et de Sarah Records. Un brin kitch certes mais leur innocence et les clins d’œil à Felt avaient eu raison de nos à priori. Ce nouvel enregistrement voit le groupe se démarquer de ses influences initiales pour se tourner vers la new wave anglaise et emprunter les voies explorer naguère par des formations comme Echo & The Bunnymen ou Modern English. Et Girls Names réussit à sortir un disque aussi réussi que ceux de ses illustres aînés. La production est superbe, tout comme leurs nouvelles compositions, totalement intemporelles. Ce titre est un splendide clin d’œil à l’une des meilleures chansons des Chameleons. L’album accompagne les désillusions de nos vies de tous les jours, irradiant de mélancolie nos désirs inassouvis.

12 : Eat Lights Become Lights : heavy electric « Heavy Electric » Comitee To Keep Music Alive 2013

SebHache : « Nouvelle sortie pour le label d’Anton Newcombe, chanteur/dealer de Brian Jonestown Massacre. Ici point de psyché/shoegaze, mais plutôt du krautrock tendance post-punk ultra efficace. C’est comme ci le duo de Los Angeles était l’enfant illégitime de Kling Klang et de Beak. C’est leur deuxième album, et ça fait jaser les hipsters parisiens ».

13 : Cold Cave : god made the world « God Made The World ep » Heatworm Press 2013

SebHache : « De Los Angeles encore une fois ….Merde, nostalgie quand tu nous tiens…. Cold Cave sort trois ep en 4 mois, dont celui-ci.  Factory Records a marqué un nombre incalculable de groupes/label mais c’est une vrais déclaration d’amour. On se croirait entre la fin de Joy Division et les débuts de New Order, période pré Movement. Post Punk lorgnant vers l’electro, ambiance derby Manchester sous la pluie . …. Bref c’est mon carburant pour le moment ».

14 :  Low Duo : doubts.  « Dive And Slide Into The Blue » Autoprod 2013

Un véritable instant d’éternité avec ce court morceau au piano, très peu représentatif d’ailleurs du premier album de ce duo de Sheffield qui atteint sa quintessence ici avec leur formule guitare-chant. Les deux frères Greenwood dévoilent toute l’étendue de leur talent le temps de huit chansons tout à tour désarmantes, touchantes et bouleversantes. La guitare est toujours aussi bien contrebalancée par cette voix haut perchée qui peut s’avérer irritante, j’en conviens mais c’est souvent cet agacement qui fait la différence entre un bon et un grand chanteur. Le groupe est à la limite tout au long de ces fabuleux  titres qui évoquent tour à tour Mc Carthy, Monochrome Set, les Smiths et Billy Bragg. La force de Low Duo est d’avoir su varier les ambiances pour ne pas tomber dans une certaine monotonie inhérente souvent à la formule du duo. L’acoustique et le piano font leur apparition et le charme opère une nouvelle fois. Superbe !!!!!!!!

15 : Friend Collector : anthropocene « FC II » Autoprod 2013

Second extrait de la nouvelle K7 publiée par cet excellent groupe de Baltimore et sans aucun doute, l’un de leurs meilleurs morceaux à ce jour. Ils continuent de nous offrir une noise rock torride et suave, digne héritière du Birthday Party, de Glazed Baby ou de Table. Un plan de basse énorme sur lequel vient se greffer une rythmique saccadée, secondée par des guitares stridentes et un chant déchiré. Friend Collector a progressé dans la mise en relief de ses chansons, élaguant la stridence de leurs débuts au profit d’un son en haute tension. Le charme est total et le disque tourne en boucle sur mon ordi car je n’ai pas encore reçu physiquement cette terrible K7.

16 : T.O.Y.S : make luv « ep2 » Oddbox 2012

Nous continuons l’exploration sonore de label londonien repéré par la sortie du nouveau terrible single des Wolfhounds. Oddbox s’est fait une spécialité dans la publication de disques qui trouvent un écho dans les scènes anorak pop, noisy pop et post punk des années 80. La plupart des groupes signés sur le label ont une fraicheur et une innocence mélodique qui fait très vite oublier ses références. T.O.Y.S est un trio londonien qui oscille entre la fougue des Future Of The Left et les harmonies des Pooh Sticks, Pastels. Ce deuxième ep est redoutable mélodiquement et se sifflote très facilement.

17 : Big Ups : fresh meat « split ep w Flagland » ECB & B 2013

Troisième single pour cette formation de Brooklyn qui oscille entre noise rock et grunge à l’ancienne. Le chant me rappelle celui de John Brannon des regrettés Laughing Hyenas. Ces deux titres sont terriblement efficaces et le groupe révèle un véritable savoir faire dans la mise en musique d’une rage adolescente jubilatoire. A suivre…

18 : Deep Heat : green box « New Design ep » Autoprod 2013

Nouvel ep pour cette formation de Melbourne qui avait déjà sorti un album en 2011. Si à cette époque, les influences post punk et new wave irriguaient leur musique, elles ont désormais disparu au profit d’un noise rock indie des plus efficaces. Die Die Die, Fordamage et les Pixies sont désormais en ligne de mire. Il existe une parenté musicale évidente avec le nouveau groupe du guitariste des Scul Hazzards, Steven Smith avec ses Hunting Pictures. Un cinq titres très entêtant..

19 : Ken Mode : figure your life out « Entrench » Season Of Mist 2013

Cinquième album déjà pour ce groupe canadien influencé par des formations comme Botch, Breach et Today is The Day. Ken Mode a une nouvelle fois réussit à tutoyer ses références sans jamais tomber dans la révérence par une bonne dose de rock’n roll et un art du riff largement au-dessus de la moyenne. Les titres sont excellents, tout comme la production. Très bon disque qui se bonifie à chaque écoute.

Un commentaire pour “PLAYLIST://04/04/2013
  1. chinese_crank dit :

    Je te trouve un peu sévère avec le nouveau Scout Niblett Gwenk, certes il n’est peut-être pas aussi bon que le précédent mais il y a quand même une bonne poignée de très bons morceaux (et sans doute un peu plus de morceaux plus faibles, c’est vrai) mais dans l’ensemble il est plutôt pas mal. Et puis « No scrubs » la reprise de TLC est vraiment étonnante et excellente.

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