PLAYLIST://12/06/2014

George Korein & The Spleen, Xerox, U SCO, Action Beat & G.W. Sok, Supervixens, Comet Control, Obliterations, Palberta, Radiator 865, The Austerity Program, The Box, Communions, Thee Silver Mt Zion, Open Mike Eagle, East Brunswick All Girls Choir 

George Korein

01 : George Korein & The Spleen : I’m not me « Full Of Song » Autoprod 2014

Je ne connaissais pas George Korein il y a encore trois semaines. J’étais loin de savoir qu’il avait sorti de nombreux albums depuis le milieu des années 2000. J’en ai survolé certains pour le besoin de cette chronique et j’ai découvert un univers sonore hétéroclite et iconoclaste. Le Lo-Fi à la Ed Askew, Daniel Johnston côtoie l’indie rock dégingandé des Thinking Fellers Union Local 282et une electronica parfois statique. Ce « Full Of Song » se situe dans une veine indie rock mais il ne ressemble en rien autres disques du genre publiés actuellement. Ce qui m’a interpellé dès la première écoute, c’est le timbre de voix de George Korein, très proche de celui de Dave Callhan des Wolfhounds. Sa vois cinglante et désenchantée se promène dans un univers parsemé d’accords velvetiens, de débris post punk et d’arrangements en tout genre. Le baroque des Camper van Beethoven est tout proche, le détachement d’Extra Life aussi. Ces quelques références demeurent de vagues points de repère tant ce disque possède sa propre originalité. Tour à tour ludique ou tragique, cette collection de chansons composée dans les faubourgs de Philadelphie devient familière et attachante au gré des écoutes. Le mot « découverte » prend ici toute sa dimension.

Xerox

02 : Xerox : sunken « ep » Autoprod 2014

Le terme “Xerox” est devenu familier de cette émission de radio ces dernières saisons. Xerox Teens, Rank/Xerox et désormais pas de complément de nom : Xerox tout simplement. Le groupe est américain et vient juste de publier un premier maxi prometteur qui oscille entre post punk et garage. Undertones, Wire et Eddy Current Suppression Ring peuvent servir de référence. Les titres sont directs et nerveux en diable, portés par une basse très incisive. La poussée de fièvre est proche et on va suivre avec attention leurs prochaines sorties

Usco

03 : U SCO : guana house « Treffpunkt » New Atlantis Records 2014

Deux titres seulement sont disponibles à ce jour pour découvrir le premier album de cette formation américaine. Il faut bien avouer que ces deux morceaux donnent furieusement envie d’écouter le disque dans son intégralité. U SCO délivre une noise instrumentale débridée dans la droite lignée des premiers enregistrements de Don Caballero ou de Laddio Bolocko. La rythmique y est implacable et le groupe fait preuve d’une maestria technique très impressionnante. Le trio n’est pas dans la démonstration futile et ennuyeuse, utilisant sa technicité pour tout envoyer balader. La frénésie qui anime ce titre donne irrésistiblement envie de bouger et de faire un peu n’importe quoi. Espérons désormais que les autres compositions soient du même niveau !!!

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04 : Action Beat & G.W. Sok : dig the hole « Remarkable Machine » Ernest Jenning 2014

J’avais été emballé par la première maquette d’Action Beat et leur manière de se jouer des sonorités dissonantes. Sur scène leur fanfare sonique m’a souvent séduit et parfois même remué mais les disques qui ont suivi cet enregistrement ont eu de plus en plus de mal à me convaincre. Action Beat en roue libre depuis trop longtemps sur le plan artistique. Les promesses affichées à leurs débuts sont restées à l’état de promesses. Conjointement à ce disque, ils ont également publié un autre album « Where Are You » que j’ai trouvé très anodin, ni raté, ni réussi et c’est bien là le problème. Action Beat provoque désormais l’indifférence. Heureusement, ils ont eu la bonne idée de soumettre certains titres à G.W. Sok, le charismatique chanteur des Cannibales et Vahinés (et qui officia de nombreuses années au sein de The Ex…). Le résultat de cette rencontre est vraiment très concluant. L’apport d’une des voix les plus marquantes du post punk donne une saveur nouvelle aux ambiances à la Sonic Youth , si chères au groupe anglais même s’il s’en défend. Action Beat a su composer des gimmicks harmoniques très accrocheurs et épurer sa frénésie rythmique. « Less Is More » et ça leur va très bien car cet album s’écoute et se réécoute avec un réel plaisir.

supervixens

05 : Supervixens : chromo « Nature & Culture » Acid Cobra/Already Dead Tapes 2014

Premier opus pour cette formation italienne publiée par le label d’Amaury Cambuzat d’Ulan Bator. Ce qui m’a frappé d’emblée, c’est la qualité de la production et de l’enregistrement. Le son est puissant, ample et met parfaitement en valeur le propos sonore des Supervixens. Le disque évolue à sa main entre post rock, no wave et noise rock. Certains passages ne sont pas rappeler les plages survolées par les Oiseaux Tempête. Comme eux, ils partagent une certaine attirance pour retarder le plus longtemps possible la mise à mort. Le groupe joue en formation serré. Les yeux fermés, on peut sentir leur volonté de nous achever. Ce combat sonore entre Nature et Culture ne désignera ni vainqueur, ni vaincu. Seul demeure le plaisir éprouvé à l’écoute de cet enregistrement captivant.

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06 : Comet Control : ultra bright « Comet Control » Tee Pee 2014

SebHache : « On prend les membres de Cursed, Quest For Fire, on mélange et ça donne Commet Control : psyche shoogaze à la Warlocks/BJM et un peu de Velvet Underground en provenance du Canada. C’est classique et c’est plaisant pour l’été ».

Obliterations

07 : Obliterations : sick feeling « The Hole ep » Outer Battery Records 2014

SebHache : « Encore un nouveau groupe pour le chanteur de Black Mountain ,Pink Mountaintops . Ici point de psyché shoogaze pour le gang de Toronto …. Plutôt un mélange Black Flag- Black Sabbath, du punk hardcore avec des relents métalliques. Si la came dans le genre The Shrine c’est votre truc, c’est pour vous. Ils viennent de signer chez Southern Lord sinon, et ouais ».

Palberta

08 : Palberta: susan « Split lp w New England Patriots » Feeding Tube 2014

Du post punk éraillé buriné aux rayons noise rock, tel est le programme avancé par cette jeune formation originaire de la Grosse Pomme. Les Raincoats, Silverfish, God Is My Copilot peuvent servir de points de repère. Une basse lancinante rôde autour d’arpèges grisonnants. Le son n’est pas encore très affirmé et l’orchestration manque de cohésion mais ce sont aussi ces approximations qui font tout le charme de ce disque frondeur et indocile. Leur effronterie est en tout cas des plus réjouissantes.

radiator

09 : Radiator 865 : strachelbaum« Well I Guess The Idea Is Alright » Timtimtontraeger 2014

Disque posthume pour cette formation allemande originaire d’Hambourg. 3 albums au compteur et donc un dernier enregistrement qui compile des chansons enregistrées entre 2009 et 2012. Radiator 865 a toujours préconisé la mise à sac du Krautrock et ce testament sonore constitue leur manifeste. Répétitions et irritations sont légions dans cet univers sonore assez proche de certaines formations de Skin Graft et notamment des Skoal Kodiak. Le fantôme des Butthole Surfers s’invite à la free party et vous voici plongé dans une transe incertaine. Merci pour tout !!!

The Box

10 : The Box : product « ep# 1 » Autoprod 2014

Le titre Front Wave de ce début d’année. Après un très bon premier single paru sur le label « Plastic Spoons », le du duo parisien nous revient avec un ep pour l’instant en format numérique et en autoproduction mais ce serait un comble s’ils ne trouvaient pas de label pour le publier en vinyle. Le chant manque encore un peu d’assurance (peut-être faut-il abandonner l’anglais) mais c’est le seul léger bémol car ces cinq nouveaux titres sont tout simplement à tomber. Guitare minimale, électro épurée, et cette pulsion hypnotique et lascive. L’impression d’écouter et de vivre pleinement ce « mauvais rêve » dont on nous parle souvent. Suicide, Section 25, DAF oeuvrent dans l’ombre. Les accroches mélodiques sont irrésistibles et ce single prend très vite possession de votre juke box mental. La piste de danse est proche et pourtant inaccessible. Vertigineux..

The Austerity program

11 : The Austerity Program : song 36 « Beyon Calculation » Controlled Burn Rcrds 2014

Retour fracassant et plus que gagnant avec le nouvel album du duo New Yorkais formé au début des années 2000 par Justin Foley (guitare-chant) et Thad Calabrese (basse). Suite à la fin d’Hydrahead et après avoir publié un album et quelques ep, le groupe s’est retrouvé sans label. Ils en ont profité pour peaufiner tranquillement l’écriture de nouvelles compositions et prendre le temps de monter leur propre label. The Austerity Program jouissait d’une petite renomée critique du temps des années Hydrahead mais il est toujours resté dans l’ombre médiatique de Botch, Converge ou Isis. A l’époque, je lisais souvent à leur propos : « Big Black de seconde division », « Unsane à boîte à rythmes », « Godflesh sans haine », « Sous Distorted Pony ». Si tous les groupes cités ont sans doute contribué à la genèse de leur son, nous soulignions alors qu’Austerity Program n’avait pas à rougir de ces références et que leur qualité d’écriture leur permettait de regarder droit devant, sans baisser les yeux. Cette relativement absence et leur réapparition presque surprise a renforcé cette conviction. Oui The Austerity Programest bien un groupe référence en matière de noise rock. Leur formule n’a pas évoluée : boîte à rythmes, basse plombante et guitare écorchée. Mais une nouvelle fois, la qualité de leurs compositions fait toute la différence. Le son est dantesque et ces nouveaux titres sont sans doute ce qu’ils ont de mieux écrit à ce jour. Les harmonies sont un arrache cœur et la rage incandescente de l’orchestration donne plus d’une fois l’envie de tout envoyer balader. Les réactions enflammées sur la toile suite à la mise en ligne de deux nouveaux titres semblent indiquer qu’un plus large public est prêt à les accueillir en 2014. C’est tout le mal que nous leur souhaitons. C’est presque jubilatoire de vous faire partager notre plaisir d’écoute car soyez-en certains, ce disque va compter dans les années à venir. Oui « Beyond Calculator » est un putain de classique !!! Passez le mot.

communions

12 : Communions : children « Cobblestones ep » Posh Isolation 2014

SebHache : « Du post punk danois bien propre sur soi. On aimerait un peu de boue sur les habits pour que ça sonne un peu plus authentique mais bon ils sont jeunes alors je veux bien faire preuve d’un peu de patience. Dans la droite lignée Ice Age, Holograms, Lower.. ».

thee silver

13 : Thee Silver Mt Zion : any fucking thing you love « Hang Out To Each Other » Constellation 2014

SebHache : « Belle surprise pour Thee Silver Mt Zion avec ce nouveau maxi. Pas de post-rock halluciné mais deux titres de …. dance music. Dance façon Hacienda dans les années 90, filtrage acid, voix vaporeuse, beats ultra entêtant. Radical pour transpirer sur le dancefloor : Dance Tonight, Revolution Tomorrow ».

open mike eagle

14 : Open Mike Eagle : dark comedy morning show «  Dark Comedy  » Mello Music 2014

Il y plusieurs manière d’appréhender ce disque. Encore un disque de hip hop soul de plus.. Le genre de disque que Beck n’a jamais réussi à faire. Le meilleur disque de hip hop soul depuis…… C’est quoi cette usine à tubes. L’album que ne fera jamais Pharrell Williams.. Faites votre choix, le mien est déjà fait et ça n’a pas été un exercice trop difficile. Indie rock, soul, pop, Motown, Matador.. Tout se télescope mais la qualité du songwriting préserve la cohérence du propos. La très grande classe..

east brunswick

15 : East Brunswick All Girls Choir : dirty bird « Seven Drummers » Autoprod 2014

Le coup de foudre, ça ne s’explique pas, on subit, on en chie et on essaye de survivre. Ce disque avait tout pour me déplaire. Une voix grandiloquente qui en fait des tonnes, des influences ultra classiques : Dylan, Springsteen, Nick Cave, Jeff Bucley. Et pourtant… Je me suis pris le chant de Marcus Hobbs en pleine tronche et je suis encore sonné. Il pourrait me lire l’annuaire que je trouverais ça sublime. Un chant d’ailleurs !!! Et quand en plus la qualité des compositions et de l’orchestration est au rendez-vous, toutes les barrières s’effondrent et « Seven Drummers » s’impose comme un grand disque, classique certes, mais oh combien essentiel. Ce deuxième album à ranger tout près des enregistrements des Walkmen est un miracle qui rappelle mais dans un autre style la candeur du premier opus d’Arcade Fire. REVELATION et la pochette est sublime.

2 commentaires pour “PLAYLIST://12/06/2014
  1. gwenk dit :

    T’es sûr Raf ??

  2. raf dit :

    fabuleux titre de the box…c’est une cover de virgin prunes!!

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