PLAYLIST://12/05/2011

Enablers, Heliogabale, Berline0.33, Pord, Kourgane, Man Man, Young Team, Jesu, Las Kellies, Assassins 88, Hella, Extra Life, Betty Ford Clinic, Thee Oh Sees, Tyler The Creator, Arnaud Rebotini, Hawks, D’Austerlitz

01 : Enablers : career minded individual “Blown Realms Stalled Explosions” Exile on Main Stream 2011

Le retour du groupe de San Francisco, l’une des formations les plus passionnantes de ces dernières années. Enablers possède une écriture unique, élaborée autour des spoken Words de l’écrivain Pete Simonelli. Le paradigme musical oscille entre Slint, June of 44 (Doug Sharin les a d’ailleurs rejoint définitivement) et Oxbow. Finesse et subtilité sont les maîtres mots de l’univers d’Enablers. Un point plus onirique que son prédécesseur « Tundra », ce nouvel album voit le groupe emprunter des chemins de traverse pour mieux illustrer sa vision de la mélancolie. Les guitares me rappellent Echo & The Bunnymen à plus d’un titre et je me laisse embarquer une nouvelle fois par leurs envies d’ailleurs. A noter qu’ils seront en concert sur Rennes à La Bascule le jeudi 20 Octobre. A vos agendas.

02 : Heliogabale : xquisite “ep” Autoprod 2011

Mon morceau préféré d’Heliogabale de leur récent répertoire. Vous pouvez le télécharger librement ici. Leur dernier album nous avait laissé de marbre, comme un album sur deux dans leur discographie. On ira tout de même avec joie les voir le jeudi 19 mai au Barhic grâce à nos amis d’Insomniac.

03 : Berline0.33 : painkillers & neonlighting “Planned Obsolescence” Katatak 2011

Et une nouvelle sortie d’exception pour le label Katatak (Ntwin, Cherry But No Coke). On avait bien aimé le premier ep de cette formation basée sur Lille mais je ne sais pas trop pourquoi, on n’attendait pas trop leur album. Des bouts de concerts visionnés sur Youtube et une vague impression que Berline0.33 allait verser très bientôt dans une Front Wave sans grand intérêt. L’avantage de ces présomptions dénuées de tout fondement, c’est qu’elles nous ont mis Lester et moi dans les conditions idéales pour prendre une baffe mémorable dès la première écoute. Le groupe a densifié son propos et sa production. Le son est hallucinant, mettant en relief des compositions habitées et hallucinées. Les influences sont latentes : Killing Joke, Doppler, Deity Guns, Scratch Acid.. Mais le groupe a su trouver son identité sonore et nous offre sur un plateau l’un des grands disques de noise dissonante de ces dernières saisons. Ils ont réussi là ou d’autres lillois s’étaient cassé les dents : Gomm

04 : Pord : there aren’t any colors « Valparaiso » Rejuvenation/Contreplaqué 2011

Depuis le mythique split single “Xnoybis/Pord”, tous les nouveaux enregistrements de ces deux formations sont attendus avec impatience. Xnoybis avait dégainé les premiers en fin d’année dernière, il était plus que temps pour les Pord de réagir. Leurs précédents enregistrements puisaient leur rage dans les écoutes répétées de Breach ou de Dazzling Killmen. Ce nouvel album nous dévoile un groupe plus direct et moins investi dans les changements de break. Leur noise rock à l’image de formations comme Hawks ou Brain Banger déserte les chemins de traverse pour investir des terrains en construction. L’évolution est assez nette mais n’enlève rien à leur envie d’en découdre. J’ai eu plusieurs fois l’impression nette de déceler des clins d’œil aux feux Condense (voire aux Moller Plesset) mais j’ai dû rêver trop fort comme le disait la chanson.

05 : Kourgane : camales “Corps de Chasse” A Tant Rêver du Roi 2011

Kourgane nous avaient éblouis en 2009 avec « Heavy », un disque noise fort, dérangeant et fascinant. On retrouve sur ce nouvel album leur rythmique puissante, digne héritière de Dazzling Killmen, Craw. Le groupe continue de travailler sur des ambiances poisseuses et âpres, illuminées par des montées harmoniques de toute beauté. Le chant est un peu détaché du reste de l’orchestration, ce qui risque de diviser une nouvelle fois la rédaction de Kerozene et le landerneau du Noise Rock. Les comparaisons avec Lofofora ou Silmarils vont bon train. Ok ça fait sourire mais réécoutez donc ces deux groupes de merde à l’aune de Kourgane, l’une des formations les plus singulières et les plus captivantes de ces dernières années et vous verrez la différence. Ce disque est tout simplement éblouissant. « « Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou« 

06 : Man Man : piranhas club “Life Fantastic” Anti Records 2011

Lester Brome : « Les américains déjantés de Man Man signent leur retour avec « life fantastic« , un quatrième album qui risque de devenir vite indispensable tant les onze morceaux qui le compose sont tous de véritables tubes! Produit par Mike Nogin (Bright Eyes), l’album explore une multitude d’influences, du jazz à la soul 70’s sans pour autant délaisser quelques plans électroniques. Une énergie incroyable se dégage de cet album, on passe joyeusement d’une ballade folk rock à des rythmes beaucoup plus « africains », un disque qui fera danser aussi bien le rocker pur jus (de bière) que les membres de la secte des adorateurs de Fela Kuti. Ce groupe composé d’humains aux pseudos débiles, Honus Honus, Pow Pow, Chang Wang, Turkey Moth et Jefferson sort un des disques les plus excitants du moment »

07 : Young Team : daydreamer « t » Northern Star 2011

Avec un patronyme évoquant Mogwai, on pouvait s’attendre à une énième version édulcorée de Post Rock. Heureusement, il n’en n’est rien et cette formation suédoise tire son épingle du jeu dans le revival « Shoegazing » actuel. Des synthés sixties éclairent des ambiances proches de Lush ou de Ride et il faut reconnaître aux Young Team un sens mélodique au-dessus de la moyenne. Très bon disque de genre.

08 : Jesu : brave new world « Ascension » Caldo Verde 2011

On reste dans le « Shoegazing » avec le nouvel album de Jesu qui risque fort de convaincre ses adeptes et d’ennuyer au plus haut point ses infidèles. Broaderick n’en a cure, continuant de travailler sur l’adolescence et la mélancolie contemplative à la manière de Gus Van Sant. Je m’abandonne sans retenue à ces fresques indolentes. Mon passé d’enfant de cœur resurgit au détour d’un accord et je vous abandonne pour aller de nouveau siffler le vin de messe.

09 : Las Kellies : bling bling “st” Crang Records 2010

Ces trois argentines seront bientôt sur Rennes le vendredi 27 mai à La Bascule pour défendre leur post punk à la Slits, ESG. On a très hâte de se trémousser sur ces irrésistibles machines à danser. Un concert « Supercopter ».

10 : Assassins 88 : scanners « Kaneda » Dream Damage 2011

Après une K7 LOFi complètement pourrave et un split single inoubliable en cie des Tv Colours, voici le premier maxi de ce duo australien complètement barré. Arab on Radar, Death From Above 1979 se télescopent sans vergogne dans cet univers rock’n roll haut en couleurs. Totalement jouissif et ce titre donne une furieuse envie de se taper la tête contre les murs. Un must de noise rock en téléchargement libre ici et maintenant.

11 : Hella : untitled « new album 2011 » Sargent House 2011

J’avais complètement laissé tomber cet autre duo guitare-batterie depuis leur deuxième album « The Devil isn’t Red » en 2004. Le groupe avait ensuite signé sur Ipecac, recruté un chanteur atroce et sorti des disques progressifs chiants comme une rocade de fin de semaine. Et puis vint la rumeur que le groupe se remettait à composer des titres incisifs, inspirés par les premiers efforts de Don Caballero. Ce morceau confirme ces dires et c’est avec un réel plaisir que l’on vous diffuse ce petit bijou de cavalcade sonique. Et maintenant, j’attends l’album avec impatience.

12 : Extra Life : strong brother, weak brother “Ripped Heart” Siberia 2011

J’ai été ébloui par la performance de ce groupe américain lors du dernier festival Africantape, notamment leur reprise énorme du « Falling Backwards » des 14Iced Bears. Extra Life rêve les yeux grands ouverts, redonnant du lustre à une Angleterre fantasmée lors d’écoutes répétées des Wolfhounds, Felt, Mc Carthy, The Smiths. Ce nouveau maxi évite les références  appuyées, préférant l’art subtil de la citation. Une nouvelle fois, je fonds littéralement à l’écoute de ces vignettes d’un autre âge même si l’utilisation des synthés est plus proche désormais de Xiu Xiu que de Japan.

13 : Betty Ford Clinic : the whale “ep”  Close Up 2011

Le groupe rennais a changé en peu de temps de chanteur, de bassiste mais il persévère dans l’excellence pop rock. Ce nouveau s lorgne vers l’Angleterre, terre de tous les fantasmes pour  ces amoureux des Buzzcoks et des Undertones. A l’image des premiers Art Brut ou Pete & The Pirates, les Betty Ford dépoussièrent le genre et distillent en deux minutes des compositions entrainantes et entêtantes. La production est terrible, les arrangements de guitares des plus habiles. Le single pop du printemps

14 : Thee Oh Sees : I need seed “Castelmania” In The Red 2011

Lester Brome : « un morceau du nouvel album des Beach Boys du 21ème siècle : Thee Oh Sees. Sorti sur In The Red, l’album s’appelle « Castlemania« , un peu pop, un peu garage psyché, ça fonctionne toujours aussi bien surtout quand ces jeunes gens mal coiffés crient : I need seed… »

15 :Tyler The Creator : Transylvania “Goblin” XL Recordings

Un disque de hip hop bancal, beaucoup trop long mais capable de fulgurances comme ce morceau sombre et angoissant. La (trop) grosse hype du moment pour ce membre éminent du collectif Odd Future

16 : Arnaud Rebotini : who gonna play this old machine 2 “Someone gave me Religion” Black Strobe Records 2011

Après un premier album solo taillé pour les Dancefloor ombragés, Arnaud Rebotini nous revient avec disque plus contemplatif et tout aussi réussi. Ce titre est une petite merveille de ballade électronique, idéale pour illustrer notre instant « Supercopter ».

17 : Hawks : holy day “Rub “Transruin 2011

On attendait de pied ferme ce deuxième album. Etant donné que l’on vient de voir Big’n sur scène, difficile de ne pas rapprocher ces deux formations tant elles partagent un goût prononcé pour les rythmiques syncopées, le chant débraillé et un anonymat relatif. Un pur disque de rock’n roll, très punk dans l’esprit et noise jusqu’au bout des cordes dans la réalisation. A consommer sans aucune modération. Pour une fois, je souscrits entièrement à ce qu’à pu écrire l’ami Bilou dans Nextclues.

18 : D’Austerlitz : fauve room “Gold ep” Autoprod 2011

Ce groupe parisien revisite avec brio les territoires naguère exploitées par Julian Cope, le temps des Teardrop Explodes. Front Wave insidieuse et mélancolique du plus bel écrin. Cet ep aurait toute sa place sur le catalogue de Captured Tracks.

Laisser un commentaire