PLAYLIST://22/03/2012

My Name Is Nobody, Fordamage, Unsane, Silent Front, Haossaa, Dominique A, The Murder Act, My Sleeping Doll, Mermonte, Willis Earl Beal, Hunx, Betunizer, Tonnerre Mecanique, The Feeling of Love, Sweet Williams, Tristesse Contemporaine, Jetsam Isles, Tales of Murder & Dust

01 : My Name Is Nobody : northern memories “The Good Memories” My Little Cab 2012

Tandis que Will Oldham et Jason Molina sont en panne d’inspiration depuis quelques années, ce nouvel album de My Name is Nobody illumine tous ces Palaces délabrés d’une candeur irradiante et d’arpèges envoutants. Pas de réel bouleversement musical par rapport à ses précédents enregistrements. Le registre folk rock est toujours d’actualité et sa vision fantasmée de la country se décline langoureusement le temps de ces dix cartes postales imaginaires. Le chant est plus assuré.

Les musiciens qui ont accompagné Vincent Dupas le temps de ces « Good Memories » apportent de la fraicheur et de l’enthousiasme, faisant de cet album un pendant redoutable au dernier Wilco. Les mélodies sont ensorcelantes et la production chatoyante. Quelques titres frisent le sublime, notamment : « The wrong trainer » et « My Life traveling for working », superbe clin d’oeil à Lou Barlow, le passage de Sebadoh cet été à St-Malo aurait-il laissé des traces ???

02 : Fordamage : a man and a dog “Volta Desviada” Kythibong 2012

Ce troisième album des Fordamage  (groupe au sein duquel on retrouve Vincent Dupaz et Pierre Marolleau de My Name is Nobody) ne cesse de m’impressionner, écoutes après écoutes. Ce disque est splendide, révélant un quatuor en colère et qui en a finit des comparaisons avec The Ex ou Arab On Radar. Honnêtement, je ne pensais pas que les Fordamage puissent atteindre un jour, un tel degré de créativité. Le chant, auparavant hésitant, est cette fois-ci totalement renversant. On y retrouve la même conviction rageuse qui animait le Bob Mould de « Metal Circus ». Les compositions sont variées, et souvent ahurissantes, à l’image de ce titre sur lequel on retrouve le chanteur des Moller Plesset. La production est flamboyante amenant le relief nécessaire à ces variations sur le fil. Fordamage est parvenu à se défaire des ses influences pour devenir une formation influente et ce disque risque fort de marquer les esprits comme a pu le faire l’année dernière le « Peer Amid » des Skull Defekts. Chapeau bas !!!

03 : Unsane : don’t “Wreck” Alternative Tentacles  2012

C’est sûr qu’à l’aune du Fordamage, ce neuvième album d’Unsane apparait bien terne. Ce premier disque sur le label de Jello Biaffra ne restera pas comme l’un des albums marquants du groupe new yorkais. On y retrouve tout ce qui fait le charme d’Unsane : chant hurlé, basse chaloupée et rythmique plombée par des accords noise en mode blues. Non ce qui fait défaut, c’est la qualité mélodique, très en dessous du précédent album, le redoutable « Visqueen ». Un disque mineur pour un groupe majeur.

04 : Silent Front : plunder « split ep w Clean Kitchen Is a Happy Kitchen » Jezus Factory 2012

Ah Silent Front, un des piliers du renouveau de la scène anglaise en matière de noise rock. On les avait découverts via Myspace aux alentours de 2003-2004. Presque dix ans, une éternité. J’avais bien aimé leurs premiers singles, le groupe proposant un savoureux mélange de Sicbay et de Shotmaker, à savoir un noise rock débridé, influencé par la scène émo des années 90. Leur premier album sur Rejuvenation ne confirmait pas ces belles promesses en raison d’une production insipide. Ce nouveau split ep continue d’engranger de la frustration car les deux inédits sont de bonne facture, à l’image de ce petit bijou à la Ten Volt Shock mais une fois encore, le son n’y est pas. Dommage !!! Je ne saurai trop leur conseiller d’appeler leurs collègues de Brew Records pour savoir où et comment Kong et Blacklisters ont mis en boîtes leurs redoutables derniers albums.

05 : Aossaa : holgar godoni “demo” Autoprod 2011

Quel plaisir après de longues heures de veille sur Bandcamp de découvrir ce genre de groupe. Aossaa nous vient d’Istambul, c’est à ce jour, le seul titre d’eux que j’ai pu écouter mais alors quel titre : habile croisement entre Hella et Colossamite. Une véritable fulgurance instrumentale et électrique. Ce morceau ferait bonne figure dans tout bon best of de Skin Graft. J’espère pouvoir écouter bientôt d’autres plages byzantines de cette formation étonnante. A découvrir de toute urgence.

06 : Dominique A : le convoi “Vers les Lueurs” Cinq 7 2012

Lester Brome : « Encore une fois, Dominique A nous livre un grand album. L’apparition d’instruments à vent éclaire encore un peu plus l’horizon de cet artiste à l’écriture imagée et toujours classieuse. Un album que l’on n’a pas fini de vous diffuser dans les semaines à venir. Du grand art ! ».

07 : The Murder Act : polygon « ep » Autoprod 2012

Ce nouveau morceau marque un net progrès par rapport au premier ep de ce groupe anglais influencé par Jesus & The Mary Chain, Birthday Party et les Stranglers. Quelques tics d’une production encore trop polissée tempèrent mon enthousiasme mais The Murder Act a le potentiel pour détourner à sa manière les fondamentaux du swamp rock, à la manière des Pop 1280. C’est tout le mal qu’on leur souhaite !!!

08 : My Sleeping Doll : sunrise « démo » Autoprod 2012

Nouvelle venue sur la scène rennaise, My Sleeping Doll met ses petits pas sur les sentiers empruntés par Laetita Sheriff en solo ou Chelsea Wolfe. Une guitare cristalline accompagne une voix brumeuse qui dessine des arabesques nocturnes le temps de ce premier enregistrement. La réverb épurée renvoie aux premiers disques de The Cure, notamment « Seventeen Seconds » et le charme opère comme aux premières heures de The XX. My Sleeping Doll risque fort de créer la surprise le jeudi 5 avril pour la première soirée d’anniversaire  des 15 ans de cette émission au Jardin Moderne

09 : Mermonte : oups « st » Les Disques Normal 2012

Quel morceau !! On croirait écouter le répertoire des Monochrome Set repris par Wilco ou The Sea and Cake. Enorme tube instrumental qui pourrait rapporter gros, très gros (pub, jingles, habillage télé….). Mermonte est le projet initié par Ghislain Fracapane (guitariste pour Fago Sepia, Heliport, Lady Jane…). Epaulé par de nombreux amis musiciens il a réussit à rassembler le matériel et l’élan nécessaire pour mettre en forme ses obsessions pop. Les Beatles, les Smiths mais aussi Talk Talk ou Philipp Glass se répondent mutuellement le temps de ce dialogue inédit, découpé en huit chapitres. Mermonte sera pour la première fois sur scène au Jardin Moderne le jeudi 5 avril dans le cadre des 15 ans de Kérozène.

10 : Willis Earl Beal : take me away « Acousmatic Sorcery » XL Recordings 2012

Lester Brome : « Démobilisé de l’armée américaine pour raison médicales, Willis Earl Beal part de Chicago et erre tel un clochard à Albuquerque. Remarqué grâce à ses dessins par un magazine qui en fait sa couverture, il en profite pour leur refiler quelques titres enregistrés sur une cassette toute pourrie. Entre blues mystique et pop chamanique, cet enregistrement et plus particulièrement ce titre pourrait provenir de la fameuse collection Lomax, mais non, il s’agit bien d’un grand costaud répondant au doux nom de Willis ».

11 : Hunx : your love is here « Haidresser Blues » Hardly Art Records 2012

Lester Brome : « Hunx aka Seth Bogart, cette fois-ci sans ses Punx nous emmène au soleil. C’est léger et à écouter tranquillement en sirotant un mojito avec beaucoup de rhum, surtout si vous aimés les Violent Femmes ».

12 : Betunizer : cedric ceballos « Boogalizer » Bcore 2012

Cela fait des lustres que nous n’avions pas dit du bien de disques sortis par ce label espagnol qui nous a pourtant plus d’une fois accompagné dans les années 90 et 2000 (Aina, Kevlar, Stanstill…). Je n’étais pas trop sensible auparavant à la musique de Betunizer mais à l’instar de leurs compatriotes de Picore, ce nouvel album change radicalement la donne et je succombe au charme indéniable de ce post punk  tropical. Un peu comme si The Ex  ou les Wedding Present  reprenaient le répertoire d’Acuarela. La production est terriblement efficace, mettant en exergue les différentes facettes de leur polyrythmie. Difficile ne pas taper du pied à l’écoute de ces plages enfiévrées, qu’auraient adoré visiter en leur temps les Joseph K et autres Orange Juice.

13 : Tonnerre Mecanique : eixa flag « démo » Autoprod 2012

La foudre a encore frappée, et cet orage électrique en provenance de Marseille vient à nouveau de remettre toutes les Table à l’endroit. Ce troisième extrait de leur démo, en écoute sur leur bandcamp, devrait connaître une sortie physique dans très peu de temps. Il nous tarde d’alimenter notre quotidien de cette noise rythmique, vicieuse et insidieuse qui renoue avec les atmosphères moites de Rapeman Swob ou Distorted Pony. Enorme !!!!

14 : The Feeling of Love : i could be better than you but I don’t wanna change “split ep  w Ty Segall” Permanent Records 2012

Lester Brome : « Front wave, post-punk mâtiné de garage, ce titre est d’un efficacité terrible. Vous allez pouvoir vous la donner sur le dance-floor lors de la première communion de votre connard de filleul » !

15 : Sweet Williams : someplace nice « Physical Copy » Autoprod 2012

A l’heure ou David Grubbs et Jim O’Rourke nous emmerdent régulièrement avec des albums nombrilistes et complaisants, force est de constater que de nouvelles formations se recommandent de Gastr Del Sol, le groupe qu’ils avaient formé entre 1992 et 1998. Sweet Williams en fait partie, dressant un droit d’inventaire tout à fait légitime du patrimoine abandonné par ses pères fondateurs. L’ancien chanteur guitariste de Charlottefield oscille entre textures alambiqueés et simplicité pop, le tout dans un écrin proche du premier Palace Brothers. Cet album est un recueil très touchant de comptines enfantines et espiègles. Et même si l’on éprouve parfois le sentiment légitime d’avoir déjà entendu ce genre  de ritournelles, le charme opère grâce à la qualité des gimmicks trouvés et l’ingéniosité mélodique dont fait preuve Sweet Williams sur cet album. Un grand merci au batteur de One Lick Less pour nous avoir fait partager cette découverte. Car dans Kerozene, tout comme dans Noise’Rus, nous citons nos sources et cela ne nous gêne en rien J.

16 : Tristesse Contemporaine : in the wake « st » Dirty Record 2012

Lester Brome : « Ce groupe existant depuis une dizaine d’année s’est fait une spécialité du mystère. Se faisant plutôt rare sur scène, la hype qui entoure ce groupe fait plutôt reculer. Néanmoins, il y a deux ou trois titres particulièrement réussis sur cet album produit par Pilooski de Discodeine comme ce In the wake ».

17 : Jetsam Isles : someplace nice « Physical Copy » Autoprod 2012

Premier album pour cette jeune formation originaire de Nouvelle Zélande qui oscille entre shoegazing, post punk et noise rock. L’album manque de consistance mais quelques titres attirent l’attention. On a plus l’impression d’écouter une maquette  qu’un enregistrement abouti. Ce sont des amis des God Bows To Math et des Proton Beast. On sent que ce duo peut proposer de belles choses mais il y a encore du travail en matière d’écriture et de production pour arriver au niveau de leurs compatriotes.

18 : Tales of Murder and Dust : Hypnotized Narcissist “Hallucination of Beauty” Autoprod 2012

Ce groupe danois après un premier ep remarqué en 2009 (le bien nommé “Peyote”) nous offre un long voyage psychédélique au cours duquel vous pourrez croiser les ombres du Jefferson Airplane, Spacemen 3, Ravi Shankar et les Mary Chain. La production est luxuriante et stupéfiante à plus d’un titre.  Une invitation au voyage que je ne saurai trop vous recommander. Very Good Trip !!!!

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