PLAYLIST://24/11/2011

Gonjasufi , Welldone Dumboyz, Big Black Cloud, Whatever Brains, Rank/Xerox, Doomsday Student, Mein Sohn William, Tim Hecker, Mistress Bomb H, Count Vertigo, Downtown Cuckoo, Future of The Left, Multicult, Nothing People, Nitkowski, Daniel Darc, Trust, God Bows To Math

1 : Gonjasufi : demonchild “The Ninth Inning” Warp 2011

On était resté ébahi devant la médiocrité de la prestation de Gonjasufi aux Transmusicales de 2010. Son terrible premier album continue pourtant de hanter notre platine et ce nouvel ep va accompagner nos soirées de fin d’année. Ce titre est absolument fabuleux, revisitant en à peine 3minutes les univers de Scorn, Shabazz Palaces et Suicide. Un gimmick imparable, un chant suranné et Gonjasufi redevient incontournable. Ce nouvel ep est plus hip hop que par le passé mais une nouvelle fois ses harmonies Sufi font des merveilles. Un nouveau single devrait voir le jour début janvier, on peut déjà en écouter un extrait ici.

02 : Welldone Dumboyz : gift “Filthy Gift ep”  No Way Asso/Ocinatas Industries 2011

Tout comme le single de Gonjasufi, ce nouvel ep des Welldone Dumboyz vampirise nos esprits en cette fin d’année. Si le groupe s’éloigne musicalement des Butthole Surfers, c’est pour mieux en incarner l’esprit. Comme pour les texans, on peut désormais s’attendre à tout avec ces gars là !!! Ce titre télescope du folk blues à la Beck avec  les langueurs martiales du Dark Folk. Les autres morceaux jouent un registre plus heavy, tout en faux départ et pourtant à l’arrivée, on n’y a vu que du feu. Résultat, on se repasse ces titres à n’en plus finir pour en saisir la pleine mesure. Excellentissime !!!! 3 titres sur le vinyle et un de plus en format digital.

03 : Big Black Cloud : shitty vibrations « Shitty Vibrations » Stankhouse 2011

Nouvelle K7 pour cette formation de Portland qui ne baisse pas la garde après un très bon album paru l’année dernière :  « Dark Age ». Musicalement, pas de bouleversement musical, Big Black Cloud continue d’osciller entre Père Ubu, les Stooges et les Cows. Les morceaux sont un peu plus directs, mais comme pour son prédécesseur, le disque pêche au niveau production. C’est très jouissif à écouter sur le moment mais j’ai bien peur que ce « Shitty Vibrations » ne vieillisse très très vite et qu’il soit difficile d’accès dans deux, trois ans, les aigus prenant le pas sur les compositions. Dommage car ce groupe sait écrire de véritables brûlots en matière de noise rock.

04 : Whatever Brains : the fisher « st » Make a Mess 2011

Après une poignée de singles, voici donc le premier album pour ce combo américain, très orienté Front Wave. Ce morceau est un croisement idéal entre les premiers Hot Hot Heat et Liars. Le disque est assez inégal, le groupe manquant encore de constance dans la singularité. Par contre, quant il laisse libre cours à sa créativité, le résultat est vraiment très prometteur.

05 : : Rank/Xerox : cave dweller “st” Make a Mess 2011

Une des bonnes surprises de cette fin d’année. Wire, Wipers, Ex Models, Liars sont au sommaire du premier album de cette formation de San Francisco. Rien de très original donc et pourtant ce groupe attire l’attention grâce à un son très punk noise et des compositions assez bien ciselées. Relecture Front Wave et pertinente de formations désormais presque oubliées : Universal Order of Armageddon, The Great Unraveling, Antioch Arrow, soit une certain idée du rock dans les années 90.

06 : Doomsday Student : bleeding pioneers “A Jumper’s Handbook” Anchor Brain 2011

Voici donc le premier album tant attendu pour ces anciens Arab On Radar. En fait Doomsday Student a décidé de rependre le fil d’une histoire mise entre parenthèse il ya 11 ans déjà après la sortie du dernier Arab On Radar : « Yahwey or the Highway ». Il n’y a donc pas de révolution musicale à attendre mais il faut par contre leur reconnaître un talent sans pareil pour faire vaciller ce bon vieux rock’n roll à coups de dissonances électrisantes. Le disque est très très réussi et on écoute avec grand plaisir ces purs moments de délire. Arab On Radar a été un des groupes les plus influents de ces 15 dernières années et s’ils ont été beaucoup copiés, Doomsday Student montre bien qu’ils gardent encore quelques longueurs d’avance en matière de créativité.

07 : Mein Sohn William : until the end “st” Ici D’ailleurs 2012

Il nous tardait de jeter enfin une oreille sur le premier album de ce musicien rennais. Après un excellent premier maxi qui renvoyait dos à dos Dan Deacon et Sufjan Stevens, cet extrait de son premier album, apporte des nouvelles couleurs musicales à un spectre sonore si singulier. Le chant évoque ses compagnons de label, Zerö tandis que la musique dessine des arabesques énigmatiques à la Animal Collective. Vivement que l’on puisse écouter le reste du disque !!!!

08 : Tim Hecker : sketch IV “Dropped Pianos” Kranky 2011

Lester Brome : « Après nous avoir enchantés cette année avec l’inestimable « Ravedeath, 1972 », Tim Hecker nous propose au travers de ce mni album des morceaux enregistrés au cours des mêmes sessions. Il n’est cependant pas question de chutes studio mais de véritables morceaux qui n’entraient pas dans sa vision définitive de « Ravedeath, 1972 ». Une nouvelle fois, le charme opère et je succombe au charme indescriptible d’une musique fragile et minimale qui évoque tour à tour les premiers Labradford, Arvo Pärt et Philip Glass. Sublime !!! »

09 :  Mistress Bomb H : Cats « 9 Pictures » Bruits de Fond/ L’autre Idée 2011

9 histoires ou s’entrecroisent les Pain Teens, DAF, Techno Animal, …. 9 histoires de Noise, d’Electro, de Front wave, de Drum’n Bass, de Hip Hop, enluminées par Aphasia. 9 histoires e de la saturation et de contre feux. Rien n’est figé, vacillation perpétuelle. 9 histoires de vie contrastées, menées d’une main de fer par quelqu’un qui n’a jamais rien lâché pour réussir à sortir son premier album après plus de 10 années d’expérimentations humaines et musicales. 9 histoires souvent retardées, contrariées, reportées qui attendaient patiemment d’être révélées. 9 histoires que l’on transmettra désormais  de chroniques en chroniques, de blog en blog, de lèvres en lèvres pour ne plus jamais les oublier. Ce morceau est véritablement un must de cette année. On ne se lasse pas de ce mélange percussions-Drum’n Bass. En concert le 9 décembre au Jardin Moderne.

10 : Count Vertigo : I am a mutant “ep” Killed By Death 2010

Ce single tout simplement incroyable a mis plus de 30 ans à nous parvenir puisqu’il est sorti à l’origine en 1979 sur le label Missipi Burning. Orinaire de Portland, Count Vertigo était le batteur du groupe punk Ice Nine, signant tout simplement pour une unique occasion, l’un des meilleurs titres post punk de tous les temps. Devo, DAF, Grauzone dansent sur les braises de cet hymne apocalyptique. Je n’en reviens toujours pas de ne pas avoir déjà entendu ce morceau et qu’il ne figure pas encore au sommaire des nombreuses compilations regroupant l’underground post punk. Rien n’est trop tard et je n’ose imaginez l’effet que produirait ce titre si Cheveu décidait d’en faire une reprise (On peut rêver). Merci encore au gros travail fourni par Killed By Death pour faire émerger d’excellents skeuds totalement ignorés lors de leur sortie..

11 : Downtown Cuckoo : sensitive file “ep” Autoprod 2011

Petite exclusivité de la soirée avec cet inédit du groupe rennais Downtown Cuckoo. Ils n’avaient plus donné de nouvelles depuis la parution de leur premier album en 2009. Ce morceau est tiré d’un nouvel ep destiné à convaincre un label de sortir leur nouveau maxi. On retrouve avec très grand plaisir leur post punk minimal et intriguant. Une guitare surf  à la Clinic et  un chant scandé accompagnent une rythmique répétitive et hypnotique.

12 : Future of The Left : my wife is hunappy “Polymers are For Ever” Xtra Mile Records 2011

Ce nouvel ep du groupe gallois nous révèle une formation qui ne souhaite pas rester sur ses acquis, pour le pire comme pour le meilleur. Le pire d’abord avec le premier titre, ultra glam qui n’est pas sans évoquer les moments les plus épiques des Stereophonics. Le reste du maxi se partage entre titres rock noise et indie à la Pixies. Ce morceau se distingue par sa sobriété instrumentale et la prépondérance du chant choral . Un nouvel album doit voir le jour en 2012 et s’il est aussi varié que ce disque, il n’a pas fini de diviser les auditeurs. Pour notre part, en dehors de l’instant glam, on prend une nouvelle fois beaucoup de plaisir à écouter ces missives simples et directes. Parfait pour la vaisselle ou le périph, c’est selon !!!

13 : Multicult : open fire “ep” Amplified  Noise Recordings 2011

Nous suivions ce groupe de Baltimore depuis l’année dernière. Ils étaient les seuls à l’époque à avoir un tag « Clockcleaner » sur leur page Bandcamp. Il manquait encore à leur premier album ce petit quelque chose qui donnait envie de les diffuser et de les défendre bec et ongle. Ce nouvel ep confirme le potentiel décelé, révélant désormais une formation plus sûre d’elle-même et on se prend vite au jeu de leur relecture pertinente du spectre musical dessiné avant eux par Table et Rapeman.

14 : Nothing People : pride « split ep w Mondo Phase Band «  Captcha 2011

Plutôt que de vous diffuser un extrait du nouvel et assez décevant album des Nothing People, « Smells Like Metal », nous vous conseillons de jeter une oreille sur ce split single, très affuté en matière de Front Wave.

15 :  Nitkowski : competent adults “Stay in the Home you Love” Function Records 2011

Deuxième  très bon album pour cette formation anglaise qui a su trouver son identité entre l’émo à la  Bob Tilton, Shotmaker et le math rock de Don Caballero. Pas de grande surprise musicale par rapport à son prédécesseur « Chauffeurs » sorti en 2009 mais une constante dans l’excellence. Des guitares cristallines enluminent les interrogations rythmiques, le tout sublimé par un chant incandescent. Nitkowski a l’art et la manière de transposer  habilement l’héritage pop anglaise des années 80 (Smiths, Mc Carthy, Field Mice)  en mode noise rock .

16:  Daniel Darc : variations #2 & quelqu’un qui n’a pas besoin de moi “La taille de mon âme » Epic 2011

Lester Brome : « J’éprouve une tendresse particulière pour Daniel Darc, que j’’aurai pu cotoyer à une certaine période de ma vie. Cet album, à l’image de sa discographie, comporte de véritables instants de grâce sans pour autant mériter l’absolution définitive en raison de chansons imparfaites. Touchant. »

18 : Trust : bulb form “ep” Sacred Bones 2011

Un instant « Supercopter » lénifiant ce soir avec le deuxième single de cette formation Front Wave de Toronto qui embrasse New Order pour mieux le tromper avec les Pet Shot Boys, le tout sous le regard bienveillant d’Ertha Kitt.

19 : God Bows To Math : how to beat your dad at chess “st” Muzai Records 2011

Définitivement un des disques du moment. Nous avons à peine eu le temps de savourer et d’encenser le précédent ep de ce groupe Néo-Zélandais qu’ils publient sans coup férir leur premier album. Sonic Youth, Liars et Hammerhead parrainent cet opus mais à l’instar des Scul Hazzard, God Bows To Math possède d’ores et déjà un timbre qui lui est propre et une écriture singulière. J’ai pu craindre un moment que ce disque venait peut-être trop vite après le maxi mais il n’en n’est rien. La plupart des titres sont excellents, dévoilant une formation à même de varier les ambiances et les tempo. Les accalmies succèdent aux orages dissonants et je ne saurai trop vous recommander de vous procurer au plus vite cet album éponyme. Un délice électrique !!!

4 commentaires pour “PLAYLIST://24/11/2011
  1. gwenk dit :

    aurais-je parlé trop vite encore une fois 🙂

  2. Pabrah dit :

    Ah bah mon préféré reste quand même le 3ème, perso!

  3. gwenk dit :

    en même temps on pouvait s’y attendre à la déception « Smells like Metal ». Typique le genre de formations à ne passer le cap du deuxième album…

  4. Pabrah dit :

    Je vous suis sur le split Nothing People / Mondo Phase Band, bien chouette! 🙂
    Et malheureusement, je vous suis aussi sur le fait que le dernier Nothing People « Smells Like Metal » est bien décevant, super dommage. 🙁

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