Matt Elliot : The Broken Man ou les Mystères de Lisbonne

Matt Elliott : The Broken man « Ici d’Ailleurs » 2012

Matt Elliott, pour Kfuel, c’est un peu l’ami de la famille. On avait adoré les  premiers albums de son Third Eye Foundation avec une tendresse particulière pour « GHost » qui inventait la Wich House avant l’heure et « You Guys Kill Me« avec ses magnifiques chants de baleine. Nous avons eu  l’occasion de le voir plussieurs fois sur Rennes et  ses environs et à chaque fois, on s’ennuyait au plus haut point en le regardant derrière son ordinateur. Je crois même qu’une fois au Mondo Bizarro, c’était tellement soporifique qu’on avait improvisé avec les organisateurs du concert (Space Patrol) une délicate partie de football de nuit pour lutter contre l’ennuit, près du périphérique.

A un moment de sa carrière, lui même en a eu assez de son ordinateur et il a ressorti sa guitare pour composer une splendie trilogie oscillant entre ambiances post rock à la Constellation et folklore slave : « Drinking Songs », Failing Songs »et « Howling Songs ». Les titres écartés de ces trois enregistrements on été en regroupés en 2010 sur l’opus « Failed Songs ». Ces différents albums montraient un Matt Elliott,particulièrement réceptif aux disques de The Ex et Tom Cora, Leonard Cohen, Silver Mt Zion, Kletka Red. De magnifiques plages mélancoliques y étaient balayées par des orages électriques.

Son nouvel album s’est fait sévèrement allumé dans Magic et Noise(qui a oublié d’ailleurs au passage Colin Stetsondans son bilan de fin d’année) alors que ses précédents disques y étaient plutôt bien reçus. Et je crois savoir pourquoi car  j’avais également jugé l’album décevant et ronflant à la première écoute. Pour « The Broken Man », Matt Elliott, a choisi d’utiliser une guitare classique et de se tourner vers le fado (voire le flamenco), plus d’ailleurs dans les harmonies que dans la manière de jouer car l’influence prédominante c’est bel et bien le jeu de guitare de Leonard Cohen dans les années soixante dix.

Il faut du temps pour entendre et découvrir l’album, de la même manière qu’il faut du temps pour apprécier pleinenement les disques de Leonard Cohen. Et le temps ne fait plus vraiment partie des modes actuels d’écoute de la musique.

Les morceaux sont longs, souvent introduits par des guitares sybillines. Matt Elliott ne nous a pas envoyé une simple carte postale du Bélem, non il a entrepris une véritable correspondance qu’il faut appréhender au fur et à mesure de la lecture. On peut très vite survoler ces septs chapitres et passer complètement à côté de sa vision fantasmée de Lisbonne. Comme il n’a  pas voulu produire un disque folk traditionnel, il y a inséré des nappes atmosphériques issues de Third Eye Foundation pour mettre en relief ses nouveaux morceaux et même introduit un piano pur rompre la solitude des guitares. Le résultat est un voyage, une fois entamé, sans retour possible

« Oh How we fell »et « Dust Flesh and Bones »sont deux somptueuses ballades que l’on rêverait de voir réinterprétées par Thalia Zedek dont est on sans nouvelle depuis bien trop longtemps!!!!

DL

2 commentaires pour “Matt Elliot : The Broken Man ou les Mystères de Lisbonne
  1. gwenk dit :

    héhé

    tu ne nous fais jamais confiance de toute façon:)

    tu devrais bien aimer ses précédents albums solo (le premier est terrible) comme positive rage d’ailleurs

  2. pef dit :

    Par contre Positive Rage l’a adoré :
    http://www.positiverage.com/?p=2260
    ce qui m’avait poussé à l’écouter et c’est vrai qu’il est bien cet album !

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