Primitive Calculators : 35 ans d’ennui

 Primitive Calculators : no « The World Is Fucked » Chapter Music 2013

A la fin des années 70, quatre jeunes gens de Melbourne, passionnés par les Stooges et le MC5 décident de fonder un groupe punk, profitant de l’énergie initiée par radio Birdman et les Saints. Sans avoir jamais entendu une seule note de Suicide ou de Cabaret Voltaire et encore moins des Screamers, ils décident pour se démarquer des autres formations de l’époque, de trafiquer des synthétiseurs et de désaccorder leurs guitares. Honni par le public mais adulé par une poignée de musiciens dont Nick Cave et Foetus, le groupe se sépare aux débuts des années 80 après avoir publié un seul single au cours de sa brève existence. Depuis un album posthume était sorti en 1983 et qui malgré une production ultra Lo-Fi révélait une formation passionnante et en avance sur son temps. Depuis les Primitive Calculators sont devenus un groupe culte, peu écouté mais souvent cité en référence.

En 2009, Nick Cave s’est occupé de la programmation artistique de la branche australienne du festival « All Tomorrow’s Parties » et a réussit à les faire revenir sur scène. De fil en aiguille, les groupe reprend le chemin des répétitions et retrouve le plaisir de composer. Et ce qui est totalement dingue dans cette histoire, c’est que 35 ans après, Primitive Calculators a réussit à publier un nouvel album tout simplement incroyable. J’ai beau bien aimé Cheveu, le groupe australien ridiculise artistiquement toutes les sorties (compilations comprises) du label Born Bad à ce jour et met une distance considérable avec tous les groupes qui se revendiquent de Suicide, de la No Wave ou de DAF…… « The World Is Fucked » est le disque le plus corrosif, le plus subversif, le plus abrasif et le plus rock’n roll entendu depuis des lustres. Un synthé trafiqué, des guitares en espadrille,  un chant rageur et fiévreux et surtout des gimmicks mélodiques et rythmiques imparables. J’entends déjà les critiques : atroce le chant, quel minimalisme de merde, déjà entendu… Bref les remarques habituelles pour une œuvre immense qui devrait laisser des traces…

 

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