Moller Plesset : « Hartree Fock, Method » In My Bed 2011
Ce groupe rennais ne finira jamais de nous surprendre . Formé autour de 1997, et après des début tonitruants dans les bars rennais, Moller Plesset attendra néanmoins 2003 pour publier son excellent premier album « Rather Drunk Than Quantum » avant de sortir sans doute trop vite un nouveau mini lp deux ans plus tard « The Perturbation Theory ». Malgré la présence de bonnes compositions, le groupe avait perdu un peu de piquant dans des périodes d’enregistrement trop espacées les unes des autres. Quelques concerts plus loin, quelques déménagements professionnels plus tard, plus personne n’attendait et ne demandait un nouvel enregistrement de Moller Plesset. J’avais entendu parler d’une maquette, on m’avait même passé un extrait de mise à plat mais je ne croyais pas à une sortie physique de ces sessions qui semblaient plus correspondre à un chant du cygne qu’à un nouveau départ. Oui mais voilà, Moller Plesset,c ‘est l’histoire d’une bande de potes qui prennent toujours autant de plaisir à se retrouver et à jouer ensemble. Et comme ces derniers temps, les retrouvailles se faisaient rares, le plaisir de jouer en a été décuplé et ça s’entend.
Jamais Moller Plesset n’a autant maitrisé son sujet. Durant ces années d’absence, les Moller ont continué d’écouter ce qui sortait. Ils ne sont pas endormis sur les même vieux disques d’Us Maple ou d’Oxes. Le résulat de ces écoutes diverses et variées est un quatre titres, enregistré en deux jours, époustouflant en matière de noise rock.
Le son tout d’abord est très très bon, suave et âpre, idéal pour embaumer leurs dissonances harmoniques. Mais ce qui impressionne le plus cette fois-ci, c’est leurs compositions. Oxbow, Beefheart et Jaks ne sont plus que des citations tant le groupe dévoile désormais un spectre sonore personnel et intriguant. Les deux chants mettent le feu à des mélodies de toute beauté. « I Hear » concurrence le « bad Addiction » de Porch au titre de meilleur morceau de l’année et « Love affair in Chemnitz » les voit accoucher d’une mélodie à se taper la tête contre les murs. Eblouissant et merci à In My Bed d’avoir sorti ce disque indispensable.
Ce maxi avait été proposé à d’autres labels qui sont complètement passés à côté de leur sujet. On a tous le droit d’avoir de temps en temps de la merde entre les oreilles. Et quelque part, Moller sur un label pop, ça correspond très bien à leur parcours sinueux et iconoclaste. Du Grand Oeuvre en tout cas.
Tiré en vinyle à 300 exemplaires et commandable ici
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