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Nestor is Bianca, Zerö, Lisabö, Five Dollar Priest, Michael Yonkers & The Blind Shake, Mistress Bomb H, Aphasia, Chin Yi, Pop 1280, Kim Phuc, Tycho Brahé
01 : Nestor is Bianca : april day “Genetics” Montauk/Ici D’ailleurs 2011
Le projet de Lionel Laquerrière était mis en sommeil depuis 6 ans. Ce collaborateur de Yann Tiersen a fait appel au guitariste de Montgomery, Thomas Poli pour l’aider à mettre en forme son troisième album. Comme à chaque enregistrement de Nestor is Bianca, on a l’impression que la formation n’a pas été au bout de ses idées. Pressé par le temps, par les agendas respectifs des uns et des autres, le groupe fait preuve d’auto complaisance sur certain titres mais sur d’autres, le charme est total à l’instar de ce morceau qui offre une splendide relecture des premiers Notwist. Et puis après quelques écoutes, le disque devient très attachant, on connait ses faiblesses et pourtant, on se le repasse volontiers. Troublant !!!
02 : Zerö : cracker’s ballroom « Hungry Dogs (in the backyard) » Ici D’ailleurs 2011
Nous aurions eu l’opportunité de vous diffuser ce troisième album de Zerö depuis trois bons mois mais les premières écoutes se sont avérées éreintantes. Comme on apprécie ces musiciens et que nous avions bien aimé les précédents enregistrements, on l’a rangé de côté en attendant des jours meilleurs. C’est en lisant le dernier numéro de Noise que j’ai eu envie d’y revenir car quelqu’un (en l’occurrence Eric Aldea, le chanteur de Zerö) qui descend Big Sexy Noise et les Residents en live ne peut foncièrement accoucher de mauvais morceaux. Et pourtant le constat est sans appel, si cet album de Zerö est loin du niveau de médiocrité du Big Sexy Noise ou du Lou Reed-Metallica, il ne me touche pas. Je n’arrive pas à apprécier ces nouvelles compositions. Le mix me laisse penser que le disque vieillira très mal. C’est mon humble avis. Rendez-vous au prochain enregistrement !!!
03 : Lisabö : gordintasunarem otordu luzea “Animalia Lotsatuen Putzua » Bidehuts 2011
Le mois de décembre est très riche cette année en sorties intéressantes et dire que ce nouvel album de Lisabö était très attendu est un doux euphémisme. Depuis 2005 et la sortie de « izkiriaturik aurkitu ditudan gurak », le groupe basque occupe une place à part dans cette émission et ce webzine. On avait été bouleversé par une musique qui oscillait entre des guitares dissonantes à la Sonic Youth-Deity Guns et des parties vocales assez proches de Fugazi ou Shotmaker. Le disque suivant « Ezlekuak » était éblouissant, lorgnant sur les plates bandes des défunts Distorted Pony et continue de hanter les sillons fatigués de nos platines. Ce cinquième album nous a littéralement chavirés. On en disserte dans l’équipe depuis 5 jours. Et pourtant, pas de révolution musicale, les références sont les mêmes mais le propos est plus sombre comme si durant ces cinq dernières années, Lisabö avait perdu une certaine forme de candeur. Le spectre musical est plus dense, le chant plus désespéré, et les mélodies moins lumineuses .On a affaire à une véritable œuvre au noir, sans concession. On peut s’y perdre ou refuser le voyage dès les premières mesures. Le poing se lève mais il est désormais lourd de sens. Ce n’est pas une posture car si l’on reste dans le registre musical, Lisabö réussit à donner vie à des colères contenues. Chez eux, rien n’explose, tout se fissure. La production du disque est une nouvelle fois luxuriante, donnant tout le relief nécessaire pour enluminer durant 40 minutes ces 6 figures de l’implosion.
04 : Five Dollar Priest : 173rd St blues “Jazz Salt” Bang Records 2011
Excellent nouvel album pour ce sulfureux combo New Yorkais monté autour de Ron Ward, ex-Speedball Baby, Norman Westberg (Swans, etc…), George Porfiris (Heroin Sheiks), Patrick Holmes à la clarinette et à la batterie un certain Ben Bert qui n’est autre que Bob Bert, le premier batteur de Sonic Youth. Musicalement, pas de réel bouleversement par rapport au précédent disque, le groupe oscille toujours entre un post punk à la The Fall et les trames rock du Blues Explosion ou des Chrome Cranks (nouvel album en janvier !!!!!!!!!!!), le tout porté par une clarinette tendancieuse. Five Dollar Priest incarne à merveille ce rock Ney Yorkais, arty et déjanté, qui se joue de toutes les gammes du blues. Comme d’habitude chez Bang, l’objet vinyle est très classe, à l’image de cette formation singulière et très attachante.
05 : Michael Yonkers & The Blind Shake : so be “Period” SS Records 2011
Lester Brome : « Je pourrais en parler des heures. Michael Yonkers a 64 ans. Il a connu une petite heure de gloire en 1968 avec la publication de son premier album “Microminiature Love » réédité par Sub Pop en 2003. Musicalement, il n’était pas très éloigné des 13Th Four Elevator et de The Red Krayola. Après quelques albums solos bien barrés et pyschés, de sérieux problèmes physiques l’ont éloigné des circuits traditionnels du rock’n roll. Devenu une figure culte des dancing de Mineapolis puisque c’est au travers de quelques pas de danse qu’il a réussit à développer une méthode pour lutter contre certaines maladies dégénératives, dont la sienne. Figure culte de Mineapolis (n’est-ce pas Nick Sakes) et toujours à l’écoute des jeunes groupes, il a proposé aux potes de The STNNG : The Blind Shake, de l’accompagner en studio. Résultat : un « Cold Town, Soft Zodiac » assez réussi sur Learning Curve en 2009. Il faut dire que les Blind Shake, responsables d’ailleurs de bons albums surf noise tendance psyché le secondent à merveille. Cette nouvelle collaboration marque néanmoins une nette progression par rapport au précédent enregistrement. Les compositions de Michael sont ici très réussies dans le registre psyché et les Blind Shake se surpassent dans leur mise en relief. Le disque s’écoute, se réécoute sans aucune lassitude, bien au contraire, et si comme moi, vous avez toujours tiqué sur la production lissée des Black Angels, foncez sur cette merveille qui fait se rencontrer Rocky Erickson, les Stooges et les Butthole Sufers. Un de mes disques préférés de cette fin d’année.
A partir de ce moment, nous entamons une conversation à bâtons rompus avec Mistress Bomb H qui est venu nous présenter son premier album : « 9 Pictures »
9 histoires ou s’entrecroisent les Pain Teens, DAF, Techno Animal, …. 9 histoires de Noise, d’Electro, de Front wave, de Drum’n Bass, de Hip Hop, enluminées par Aphasia. 9 histoires e de la saturation et de contre feux. Rien n’est figé, vacillation perpétuelle. 9 histoires de vie contrastées, menées d’une main de fer par quelqu’un qui n’a jamais rien lâché pour réussir à sortir son premier album après plus de 10 années d’expérimentations humaines et musicales. 9 histoires souvent retardées, contrariées, reportées qui attendaient patiemment d’être révélées. 9 histoires que l’on transmettra désormais de chroniques en chroniques, de blog en blog, de lèvres en lèvres pour ne plus jamais les oublier
Et comme elle n’est pas venue seule, nous avons eu aussi le plaisir d’accueillir également Laetitia Sheriff et Aphasia. Nous avons diffusé au c ours de ces entretiens :
06 : Mistress Bomb H : Let’s « 9 Pictures » Bruits de Fond/ L’autre Idée 2011
07 : Aphasia : x brain static fog « Oxymoron» Bruits de Fond 2008
08 : Aphasia : born feat Mistress Bomb H “album à paraître en 2012”
09 : Mistress Bomb H : knots« 9 Pictures » Bruits de Fond/ L’autre Idée 2011
Et le coup de cœur du moment de Mistress et de Laetitia :
10 : Chin Yi : iben ma captcha « Wo » Autoprod 2011
Nous attendions avec impatience le troisième album de ce projet espagnol, très orienté No wave, Front Wave, Electro. Suicide, DNA, DAF posent les fondations de ce nouvel enregistrement qui dévoilent une formation singulière, audacieuse qui nettoie ses influences à coups de dissonance. Les pistes de brouillent, les rythmes se syncopent et les guitares se noient dans des brumes magnétiques du plus bel effet. Chin Yi vient de publier son meilleur enregistrement à ce jour, évoquant un pendant sombre de Xiu Xiu et renvoyant à leurs chères études, HTRK et Dirty Beaches. A découvrir de toute urgence !!!!
11 : Pop 1280 : bodies in the dunes « The Horror » Sacred Bones 2011
Le combo de New York , Pop 1280, auteur l’année dernière avec « Step Into The Grid » d’un des meilleurs morceaux de cette décennie, va sortir son premier véritable album « The Horror » sur l’indispensable Sacred Bones. S’il est du niveau de cet extrait, il risque fort de devenir incontournable en cette fin d’année 2011 car l’arrivée de percussions métalliques donne lieu à une sacrée relecture des défunts Cop Shoot Cop
12 : Kim Phuc : animal mother/local round up “Copsucker” Iron Lung 2011
Ce disque, je l’ai rêvé de nombreuses nuits ces trois dernières années. Leurs trois précédents singles nous avaient enflammés et les brulures n’étaient toujours pas cicatrisées.. Comme ces singles sont désormais épuisé et hors de pris sur le marché de l’occase, on retrouve donc avec grand plaisir trois titres phares de ces 45 tours .De toute manière, on ne se lassera jamais de ces hymnes que sont devenus « Weird Skies » et « Wormwood Star ». On retrouve dans une version remasterisée le morceau « Prostitute » extrait de leur tout premier single. Le son y était un peu faiblard, il prend désormais une toute nouvelle dimension, tutoyant le meilleur de Big’n et de Shorty. Les inédits ne sont pas en reste, révélant même d’autres facettes du groupe de Pittsburgh. Si l’approche Stooges-Unsane est toujours présente, plusieurs titres font penser aux Hot Snakes. Kim Phuc a réussit à publier un énorme disque de rock’n roll, classique dans la forme et dans le fond mais un classique du genre. Pour une fois, un album que j’attendais au-delà du raisonnable ne m’a pas déçu et je me retrouve comme il y a 20 ans à danser dans mon salon en envoyant tout promener. Quel pied !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
13 : Tycho Brahé : I’m a man « Géographies :: Apologie de la reprise collective » Les Disques Normal 2011
On adore ici ce genre de projet !!!! Tycho Brahé, auteur de très bons albums de pop folk intimiste a décidé cette fois-ci d’ouvrir les fenêtres et de s’amuser en s’attaquant au répertoire d’artistes qui lui sont chers : Cat Power, Velvet Underground, Cold War Kids, Will Oldham…. Il a fort heureusement évité l’écueil des reprises neurasthéniques, seul à la guitare acoustique, abandonné de tous. En invitant ses amis musiciens et en déléguant le chant à ses divers invités, il a contribué à désacraliser l’interprétation de ces morceaux. On n’est pas très éloigné des albums de reprises de Pascal Comelade et de l’univers de K Records. Cette cover de Steve Winwood, qui a su écrire du temps du Spencer Davis Group de véritables satndarts du rock’n roll avant de tomber dans le pire de la variété US, est tout simplement truculente.
Tycho Brahé : I’m a man « Géographies : ce disque est très excellent ! Chapot.