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Kippi’s, Psalm Beach, The Devil, Floor, Holy Hunt, Tense Men, Grizzlor, Art Trip & The Static Sound, Sleaford Mods, Young Widows, The Body, Watery Love, Ex-Cult, Eyehategod, Cutthroats 9
01 : Kippi’s : semplice « Semplice Come Novule » Sickroom 2014
Excellent titre extrait du premier album de ce trio italien. Le reste du disque oscille entre des ambiances à la June Of 44, Enablers, 31 Knots et des atmosphères plus psyché, voire même ouvertement pop. Le chant parfois haut perché peut faire songer à Jeff Buckley ou Tom Yorke et irriter ostensiblement aux premières écoutes mais la qualité des compositions et le dépouillement de l’instrumentation efface rapidement ces premières impressions. Les titres se fredonnent peu à peu et un charme sans fard opère sournoisement.
02 : Psalm Beach : nowhere in particular « Nowhere In Particular» Big Cartel 2014
Le premier ep de cette formation de Melbourne m’avait profondément marqué. Disque inaugural d’une classe folle qui ne prendra jamais une seule ride tutoyant le meilleur de Slint, Lowercase, Unwound. Ce morceau est le premier extrait disponible d’un album qui devrait voir le jour très prochainement. Une boîte à rythme fait son apparition, l’ambiance se fait un peu plus shoegaze mais la mélodie de basse et le chant habité sont une nouvelle fois renversantes. Cette nouvelle composition par sa structure mélodique me fait penser à une version sadcore des Kill The Thrill. Vivement l’album en tout cas.
03 : The Devil : the throne « The Devil » Copy Records 2013
The Devil est un groupe anglais qui existe depuis presque dix ans mais qui vient juste de publier son tout premier album. Il faut préciser que ce trio est l’un des projets de Ben Wallers, l’un des leader des incroyables Country Teasers. Préférant axer The Devil sur le live, il ne voyait pas l’intérêt de sortir de disques. Cédant à la pression de quelques fans enragés, il s’est enfermé dans un studio avec James Sedwards (Nought) et Sophie Politowicz (Country Teasers, Wet Dog) pour mettre sur bandes certains morceaux. Bien leur en a pris car même si The Devil se rapproche plus des Country Teasers que de son projet solo « The Rebel » et que l’on y retrouve avec plaisir les obsessions musicales de Wallers (The Fall, K Record, Royal Trux…), le disque s’avère assez excellent. Les compositions sont redoutables mettant en relief toute la classe du songwriting allumé de Ben Wallers. Indie foutraque, art rock, les étiquettes valsent au gré de ces morceaux aux gimmicks harmoniques imparables. Hautement recommandé !!
04 : Floor : sister sophia « Oblation » Season of Mist 2014
SebHache : « J’avais commencé à faire de la radio dans l’émission « Fire On The Bayou » en diffusant des morceaux de ce groupe sludge mythique de Miami (qui a ensuite donné naissance à Torche, Cavity) et ne comptez pas sur moi pour être un tant soit peu objectif avec leur troisième album en 20 ans d’existence. D’autant plus que le disque ne sonne pas comme une redite pénible mais bel et bien comme la suite logique des deux efforts précédents ».
05 : Holy Hunt: meano « Prometheus » Other Electricities/Sonic Titan 2014
SebHache : « Nouvel ep pour ce combo lui aussi originaire de Miami, fondé par la batteuse de Cavity : Beatriz Monteavaro. Sludge poisseux et adipeux qui n’est pas sans évoquer la dernière sorte de Floor, strange isn’t it ? ».
06 : Tense Men : RNRFON « Where Dull Care Is Forgotten » Faux-Disc 2014
Premier maxi très prometteur pour ce groupe anglais formé par des membres de Sauna Youth, Cold Pumas et d’Omi Palone. Leur musique est basée sur une rythmique hypnotique et répétitive qui n’est pas sans m’évoquer un croisement épileptique entre Wire et Nation Of Ulysses. Des titres tout en tension et une guitare surf à la Clinic font de ce six titres une des très belles surprises du moment. Ce jeune label de Brighton propose à l’heure actuelle un catalogue des plus intéressants en matière d’indie rock/postpunk.
07 : Grizzlor : smoking kills « We’re All Just Aliens» Autoprod 2014
Le format « Six Titres » ou si vous préférez « Mini LP » ou « 12 », voire « Maxi » est à mon sens le format idéal en 2014 pour faire découvrir sa musique. Ras le bol des albums de 45 mn constitués en grande majorité de titres de remplissage. Ce jeune groupe de New Heaven propose en moins de 20mn une relecture édifiante d’une certaine forme de noise rock : barrée, exotique et psychédélique. Si Racebannon et les Butthole Surfers font sans doute partie de leurs références, Grizzlor affiche une très forte personnalité avec ce deuxième disque. Excellent !!!
08 : Art Trip & The Static Sound : ship « Nothing Is Static » Fiasco Recordings 2014
Après une excellente série de singles, voici enfin le premier album de cette formation londonienne qui se plait à revisiter avec brio la mythique scène de Camden des années 90. Si les noms de Sun Carriage, Silverfish, Cornershop, Th’Faith Healers, Loop, Moonshake, Stereolab ne vous sont pas inconnus, foncez-tête baissée sur ce disque, vous ne le regretterez pas. Dans le cas contraire, vous allez découvrir un indie rock nonchalant nourri au Kraut Rock (Can notamment), traversé par des déflagrations synthétiques et électriques. Une rythmique basique et hypnotique donne le tempo d’un univers sonore où la répétition de motifs mélodiques entêtants est essentielle. Et à ce niveau, Art Trip & the Static Sound est très fort, composant de magnifiques lignes de basses et des accords de guitares très simples mais oh combien efficaces. La production bourdonne à souhait, un véritable petit bonheur d’écoute.
09 : Sleaford Mods : the corgi « Divide & Exit » Harbinger Sounds 2014
Tout semble enfin s’accélérer pour ce duo de Nottingham. Après des années de relatif anonymat, les concerts s’enchaînent et les chroniques se multiplient. Un an après avoir publié l’excellent « Austerity Dogs » et une série de singles des plus jouissives regroupés sur « Chubbed Up. The Singles Collection », Sleaford Mods a réussi l’exploit de composer et proposer un tout nouvel album. La recette est inchangée, post-punk minimal, hip hop concassé, rythmique ultra basique, un riff de basse implacable et le chant tout en scansion de James Williamson. La première écoute s’est avérée délicate. L’impression de répétition stérile prédominait. Il faut dire qu’on a découvert le groupe en Octobre et qu’on s’est plongé tête baissée dans l’intégralité de ce qu’ils ont sortis (pas loin de six albums et d’ailleurs X-Mist va sortir une compilation de leurs premiers enregistrements), ça fait sans doute beaucoup en si peu de temps. Et puis peu à peu, certains titres ont retenu mon attention et le disque s’est mis à tourner de plus en régulièrement sur la platine. Le charme insidieux de la redondance. Si « Divide & Exit » est moins homogène que son prédécesseur, la force et la classe de ce groupe sont une nouvelle fois évidente. On a l’impression que ces sorties frénétiques traduisent une sensibilité extrême à la « Marche ou Crève ». Il est ici question de survie, ni plus ni moins.
11 : Young Widows: cool night «Easy Pain » Temporary Residence 2014
SebHache : « Après une relecture assez réussie du son Noise In Chicago sur les deux premiers albums, leur vision du swamp rock s’est avérée peu convaincante sur le disque suivant. Cette-fois-ci le groupe s’adonne à explorer le post punk, voire le shoegazing, un peu à la manière des True Widow et se tire avec les honneurs de ce périlleux exercice musical ».
12 : The Body : Hail to Thee, Everlasting Pain « I Shall Die Here » RVNG 2014
SebHache : « Collaboration étonnante et détonnante entre le duo doom hardcore de Portland et le musicien anglais électronique Haxan Cloak. Ce dernier apporte des sonorités sombres et torturées sur une musique sludge, souvent réduite à l’essentiel. Certains aspects sonores peuvent évoquer Fœtus ou Atomsmasher. L’album est peut-être exigeant mais il est passionnant, tout simplement ».
13 : Watery Love : dose the host « Decorative Feeding » In The Red 2014
Premier véritable album pour ce groupe américain au sein duquel on retrouve le batteur des défunts Clockcleaner. Ambiance fuzz à fond les ballons !!!! Les influences sont patentes : MC5, Stooges, Pussy Galore mais on les oublie très vite grâce à de bonnes compositions, simples, entêtantes et bordéliques à souhait. Un des meilleurs disques parus sur In The Red lors de ces dernières années.
14 : Ex Cult : shattered circle « Midnight Passenger » Goner 2014
Superbe titre !! Deuxième album pour ce groupe de Memphis qui dans ses meilleurs moments fait penser aux débuts d’Hammerhead mais qui a tendance à se complaire parfois dans des passages psyché peu convaincants. C’est vraiment quand le groupe se tourne vers des tempo plus relevés qu’ils deviennent attractifs. Au final donc un album qui ne tient pas toutes ses promesses mais qui sur une bonne moitié propose une excellente relecture du début du catalogue Amphetamine Reptile.
15 : Eyehategod : agitation propaganda « Eyehategod » Century Media 2014
SebHache : « Nouvel album studio pour l’une des formations les plus mythiques du sludge. Le combo de la Nouvelle-Orléans, rejeton incestueux de Black Sabbath et de Black Flag continue d’explorer la voie qu’il s’est tracé au début des années 90. Ils n’avaient plus sorti d’albums studio depuis 13 ans et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont rien perdu en agressivité comme le prouve ce premier extrait ».
16 : Cutthroats 9 : dissension « Dissent » Lambs Unlimited 2014
Quatorze ans après la publication de leur premier album, les Cutthroats 9 ont décidé de renouer avec le plaisir simple d’une sortie de disque. Ils avaient publié en 2001 un maxi assez redoutable « Anger Management » mais depuis plus de signes de vie. Il faut bien admettre que Chris Spencer a été assez occupé ces dernières années avec le quotidien de sa formation principale, à savoir Unsane. Cutthroats 9 a toujours proposé une musique proche d’Unsane mais plus lancinante, plus tortueuse. Le blues du Bayou est beaucoup plus présent et la slide y tient une part très importante. Le trio n’a pas modifié sa formule avec ce nouvel enregistrement mais par contre Chris Spencer a lui retrouvé l’inspiration qui a manqué cruellement au dernier opus d’Unsane. Sur « Dissent », on découvre d’excellentes compositions avec des riffs implacables mais avec une approche plus sludge. La rythmique est terrible, gluante et poisseuse à volonté, particulièrement adaptées aux arpèges adipeux de la guitare de Spencer. Un retour en grâce pour une formation qui jusqu’ici n’a jamais été décevante et ce « Dissent » prouve une nouvelle fois que Cutthroats 9 n’est en aucun cas un erzatz d’Unsane de seconde zone, c’est même tout le contraire.
Merci pour la critique, nous sommes très heureux d etre ecoutés jusqu a Rennes.
Si ce n est pas indiscret, comment nous avez vous connus?
PS : que signifie « sournoisement »?