Kill For Total Peace, Adolph Butler, Yes I’m Leaving, Drosofile, Café Flesh, Waxahatchee, And Also The Trees, Richard Papiercuts, Gum Takes Tooth, Britches, Bugs and Rats, Thee Siver Mt Zion Memorial Orchestra, Barren, I’ve Become Vapour, Veuve SS, Pop 1280, Tristesse Contemporaine, Hedgehog.
01 : Kill For Total Peace : glass face “ep” Pan European 2012
3 ans après la sortie de leur premier album, voici le retour de ce groupe parisien à géométrie variable. On avait quitté une formation inspirée par le revival psyché-kraut rock et si ses influences perdurent, leur mise en relief est désormais toute autre. Produit par Arnaud Rebotini, ce nouveau single débute par un son très Front Wave : voix, synthé, point barre. Une mélodie à la limite du grandiloquent et de la facilité et puis une fin de titre très Section 25-Dive, boîte à rythme minimale et crispation maximale. Ce morceau est assez fascinant et très entêtant. Le groupe ne sait pas encore si cet ep est le point de départ d’une nouvelle aventure sonore ou un intermède électronique dans leurs fantasmes électriques. Vivement la suite.
02 : Adolph Butler : green onions “Holland” Autoprod 2011
Deuxième passage pour Adolph Butler (Quel nom !!), une nouvelle formation hollandaise dans le registre des groupes cintrés, barrés, second degré. Si les noms de Condominium, Butthole Surfers, New Flesh, Brainbombs vous sont familiers, vous serez sans doute conquis par ce déluge de saturation et de délire sonore. Les plans de guitares sont influencés par les Stooges et le MC5 mais le traitement sonore qui leur est imparti est d’une toute autre nature.
03 : Yes I’m Leaving : burn « Nothing » Tenzenmen 2012
Premier album pour ce trio originaire de Sydney. Une production dans le rouge, de la saturation à tous les étages, un chanteur habité et des compositions qui renvoient autant à Husker Du, qu’à Jay Reatard sans pour autant tomber dans la facilité garage. Non Yes ‘Im Leaving est un groupe noise rock, à tendance pop, comme a pu l’être Unwound ou Blunderbuss sur son dernier album. Difficile pour moi de ne pas songer à de nombreux singles du même genre publiés au début des années 90 (Mickey Finn, Mount Shasta..). Et pourtant presque 15 ans plus tard, j’ai toujours autant de plaisir à écouter cette rage incandescente. Après 3 semaines d’écoutes enragées, je peux affirmer que cet album est une merveille du genre.
04 : Drosofile : mal “ep” SDZ 2012
Ce groupe est un duo franco américain très inspiré par la No Wave et le punk minimal des premiers Bérurier Noir, Metal Urbain. Minimalisme rythmique, scansion du chant et des insultes. Un charme incestueux s’instaure et ce single, proche de la filiation Triple Alliance de l’Est (AH Kraken, The Anals) pénètre peu à peu votre quotidien pour instaurer un rapport non consenti à l’art de la déclamation.
05 : Café Flesh : riding the cows “Liars Will No Longer Be Kings” Furne 2012
Autant j avais adoré le premier album de Café Flesh, autant leur second opus m’avait laissé de marbre. Le split single partagé avec les Hawks avait retenu quant à lui toute mon attention et c’est avec impatience que j’attendais de pouvoir écouter des extraits de leur troisième album. Ce dernier est d’ailleurs dévoilé via leur page bandcamp avec la publication d’un titre par jour et ce jusqu’au 10 février, date de la première de leurs trois « Release Parrty ». On y découvre un groupe oscillant entre un garage rock hérité des Rocket From The Crypt, Creeps et un noise rock dans la droite lignée de Shorty, Big’N. La production met particulièrement en relief ces dialogues entre rock et noise, portés par une dynamique et une rythmique au diapason. Le saxophone de Tom Bodlin apporte énormément de chaleur à ses montées de fièvre. L‘album a été mis en ligne dans son intégralité durant trois jours, il ne reste plus qu’à attendre patiemment sa sortie officielle pour réécouter ses mélopées désormais inscrites quelque part dans mon inconscient musical.
06 : Waxahatchee : rose 1956 “American Weekend” Don Giovani 2012
SebHache : « Une fille d’Alabama, une guitare, un bon vieux souffle LO FI, un air de déjà vu et surtout déjà entendu et pourtant, cette chanson fonctionne à merveille ».
07 : And Also The Trees : only « Hunter, Not The Hunted » 2012
Des groupes New Wave du début des années 80, il ne reste plus rien ou presque (concerts, reformations…). Des Chameleons, en passant par Echo & The Bunnymen ou Wire, certaines de ces formations ont même encore une actualité, assez triste généralement. And Also est l’un des très rares groupes à avoir réussi à maintenir un certain niveau de qualité dans les années 90 (même si tout n’est pas parfait loin de là) avant de connaitre un regain de créativité en 2007 avec l’excellentissime « Listen For) The Rag and Bone Man ». Le groupe avait su réécrire de superbes chansons magnifiquement mises en relief par une production, qui sans renier le passé, leur offrait un avenir. Une relecture acoustique de leur répertoire plus tard et voici venu le temps du nouvel album. Je ne connais à cette heure que cet extrait, sublime d’ailleurs. Arpèges en porcelaine portés par le chant captivant de Simon Huw Jones et toujours cette mélancolie poétique. And Also évite la grandiloquence pour plonger tête baissée dans l’excellence. Comme pour le Kim Phuc mais dans un autre registre, une attente douleur se profile désormais avant d’écouter le disque dans son intégralité.
08 : Richard Papiercuts : strychnine “A Sudden Shift” Pena Records 2012
Lester Brome : « Premier album pour cet activiste de la scène New Yorkaise depuis près de quinze ans, notamment au traves des Chinese Restaurants. Ce disque est somptueux, oscillant entre un du post punk à la Pere Ubu, les étrangetés d’un Silver Apples et la classe sale des Liars. Vision fantasmée d’un New York du début des années 80 ou Television, Richard Hell, croisaient le fer avec la No Wave avant d’aller voir les Ramones pour y embarquer des potes en état de danser plus tard dans la nuit sur Blondie au Studio 54. Intemporel, atemporel, et surtout ultra classieux. A noter la présence d’un membre des POP 1280 aux côtés de Richard Papiercuts durant les sessions d’enregistrement ».
09 : Gum Takes Tooth : strychnine motive “silent cenotaph” Tiger Trap 2011
Nouveau duo anglais : batterie-chant synthé. Lightning Bolt, Black Dice, Sightings, Health rodent autour de ce premier album intriguant, éreintant et parfois fatiguant. Les morceaux sont un peu trop longs, un peu de concision aurait permis de mieux mettre en valeur leurs montées d’adrénaline. Néanmoins, à l’instar du dernier Skoal Kodiak, le temps passé à écouter le disque est loin d’être superflu.
10 : Britches : You Sir, Purr or not Purr “Democracy” Autoprod 2011
J’avais bien aimé leur maxi précédent mais j’ai une petite préférence pour cet album. Et je crois qu’il va vraiment falloir prendre au sérieux cette formation originaire de Saint-Louis. Britches est assez influencé par Test Dept, Cop Shoot Cop. On peut même évoquer un parallèle avec le dernier K-Branding. Sonorités industrielles et guitares dissonantes dessinent leur terrain d’expérimentation et je recommande chaudement l’écoute de cet album à toutes et celles et ceux qui sont passé à côté du dernier Neptune.
11 : Bugs and Rats : 4 digit debt « Get That Fucking Light Out of My Face » Autoprod 2011
Il était plus que temps de découvrir ce groupe américain qui n’est pas évoquer Shaved Women, Pachinko, voire les mythiques Cherubs. Le son de cet album est très très bon, donnant toute son ampleur à leurs délires soniques. Leur noise rock s’avère des plus efficaces et ce disque frondeur, branleur va à toute allure, révélant ainsi une formation débridée et nettement plus intense que la moyenne (cf The Men). A ne manquer sous aucun prétexte.
12 : Thee Silver Mt Zion Memorial Orchestra : psalm 69 “The West will Rise Again” Ruined City Birdsong Combos 2012
SebHache : « le retour d’Efrin et de ses fidèles. Un titre pénible, deux autres passables et celui-ci vraiment très bon. Un Efrim en toute petite forme au final, comme quoi, le fait de refonder Godspeed le temps de quelques concerts ne lui pas donné beaucoup d’inspiration ».
13 : Barren : bad bargain “st” Autoprod 2012
SebHache : « Relecture simple et efficace d’un hardcore à la Acme. On peut aussi songer à une version aride de Coalesce. A suivre et premier enregistrement réussi dans le genre ».
14 : I’ve Become Vapour : minimal « ep » Autoprod 2011
Bon premier ep pour ce groupe suédois, versé dans le post punk minimal. Une Front Wave limpide qui demande encore à gagner en personnalité et en intensité.
15 : Veuve SS : crevard « viscères » Wee Wee Records 2012
SebHache : « Version K7 du Lp publié l’année dernière. Leur punk hardcore est toujours aussi corrosif. Ce groupe lyonnais formé par des membres de 12XU, Overmars, Neige Morte, ne cherche pas forcément le gimmick à retenir à tout prix, préférant la spontanéité à une trop grande réflexion musicale ».
16 : Pop 1280 : hang em High “The Horror” Sacred Bones 2012
Peut-être à ce jour mon titre préféré. L’année dernière à peu près à la même époque, nous vous vantions les qualités de l’album « Peer Amid » des Skull Defekts. Cette fois-ci, le premier tant attendu album du groupe de New York occupe la même place et sans doute la même importance dans les mois à venir. Un post punk à la Stranglers côtoie le rock noise tribal de Cop Shoot Cop, le tout porté par un chanteur au timbre et au charisme définitif. Le disque est très bien produit mais le groupe a su conservé un son sale et vicié. Dix titres étouffants et poisseux qui renvoient aux débuts fulgurants du Birthday Party. Depuis l’irruption d’Arab On Radar, on n’avait pas vu de formations aussi excitantes en matière de rock’n roll. Mais pas le rock’n roll pépère et certes sympathique des Black Keys et consorts. Non là, nous parlons bien de la filiation rock’n roll perverse, héritée des « Sonics », colportée par les Cramps et récemment mis à mal par Clockcleaner : « The Dark Side of The Fuzz, » comme dirait Nick.
17 : Tristesse Contemporaine : i didn’t know « ep » Dirty/Pschent 2012
Retour de « L’Instant Supercopter » ce soir avec ce terrible morceau, hanté par le fantasme des sonorités Factory, les plus dansantes du catalogue. Construction rythmique imparable, un must absolu en matière de Front Wave. On croirait écouter une reprise de Section 25 par le LCD de James Murphy. Cet ep annonce un album qu’il me tarde d’écouter.
18 : Hedgehog : blue day dreaming “Blue Day Dreaming” Tenzenmen 2012
L’excellent label australien a décidé en ce début d’année de mettre l’accent sur ce groupe indie rock chinois. Les influences sont disparates : The Bats, Guided By Voices, Lush, Pavement, Pains of Being….Vous pouvez écouter ici leurs différentes productions et je dois reconnaitre que de temps en temps, Hedgehog fait preuve d’un sacré sens mélodique, à l’image de ce morceau, au final des plus entêtants. Seul bémol, l’inconstance pour l’instant du trio à séduire sur la longueur d’un album.
très belle sélection !
merci