Johnny Cash, Slim Wild Board, Leo(88man), Brendan Perry, Microfilm, Io Monade Stanca, Calva, Slices, Drunkdriver, Black Bug, The Finkielkrauts, Room 2004, Ten Volt Shock, Gonjasufi, Method Man, Ghostface & Raekwon, Casey, Yann Tiersen, Lydia Lunch, Trans AM, Paul Hawkins & The Awkward Silences.
01 Johnny Cash : redemption day “Ain’t no Grave-American VI” American recordings 2010
Rick Rubin a raclé les fonds de tiroir des ses différentes sessions de travail avec The Man in Black. Le résultat de ces recherches posthumes est bien en dessous des quatre premiers volets de cette magnifique collaboration. Il est ici questions de reprises diverses et tendres. Je me surprends à bien aimer cette reprise de Cheryl Crow. C’est tout de même la seconde fois que j’apprécie un titre de l’ex à Lance. Rappelez- vous l’un de ses premiers tubes : All i wanna do is have some fun…..Petit bijou de rock FM entêtant et inavouable. Revenons au disque, il n’était pas sorti du vivant de Johnny Cash et on comprend mieux pourquoi désormais car ces morceaux sont en majeure partie bien inférieurs aux titres publiés auparavant.
02 : Slim Wild Board : my city “Water on a dirty ground” Beast Records 2010
Deuxième diffusion de cet excellent morceau extrait du deuxième album de ce duo rennais très influencé par le swamp rock et l’americana. Slim Wild Board and his Forsaken Shadow délivre un disque de très haute volée . Le chant est ensorceleur et les compositions confinent parfois au sublime à l’image de ce titre, totalement envoutant. James Mc Cann n’est jamais très loin, Jeffrey Lee Pierce non plus mais l’écriture mélodique permet à cette formation réduite de les regarder dans les yeux sans froncer les sourcils.
03 : Leo(88man) : the fields “From Speaking parts to Blazing Rows” Kythibong 2010
Notre coup de fuel du printemps. Nous vous avions fait découvrir la matrice de l’album en studio, voici désormais l’objet finalisé. Le label nantais a eu tout bon sortant le meilleur album de Leo 88 Man à ce jour. L’ancien clavier de Red et ses acolytes font chavirer les cœurs par leurs berceuses sournoises et leurs mélodies entêtantes. Les références à Will Oldham et Bill Callahan n’obscurcissent en rien les qualités intrinsèques de l’album. Chapeau bas messieurs !!!!
04 : Brendan Perry : babylon « Ark » Obsolete Records 2010
J’ai beau adoré le timbre de voix de Brendan Perry, ancien co-leader du Dead Can Dance, j’ai tout de même beaucoup de difficultés à apprécier son deuxième effort solo qui lorgne plus vers le new age le plus pénible que vers les atmosphères oniriques des derniers Dead Can Dance. Plusieurs titres font même penser à du Era. La décadence artistique de Brendan Perry est latente et c’est fort dommage d’écouter une voix si magnifique au contact de sonorités vulgaires et incongrues.
05 : Microfilm : blood sample « The Bay of Future Passed » Head Records 2009
Sans doute mon titre préféré du dernier album des Microfilm afin d’illustrer leur venue au Jardin Moderne le vendredi 16 Avril. Le son cristallin des guitares m’évoque une rencontre particulière entre Lucie Vacarme (pré Diabologum..) et Explosions in The Sky. Les compositions de ce troisième album sont des plus réussies et continuent à chaque écoute de me projeter vers des rêveries attendries.
06 : Io Monade Stanca : roncea « The Impossible Story of Bubu » African Tape 2009
C’est confirmé, le groupe italien assurera bien la première partie de Laetitia Shériff le 30 avril à la Bascule. On se replonge donc avec plaisir dans leur indie noise qui n’est pas sans évoquer du Shellac repris par Polvo avec la désinvolture de Pavement.
07 : Calva : urban cowboys « spilt ep w Io Monade Stanca » A Tant Rêver du Roi 2010
Un extrait du nouveau répertoire de Calva qui impressionne par sa nouvelle direction artistique. On les avait laissé sur du math rock instrumental sympathique mais un peu trop scolaire à notre goût et on les retrouve sur des chemins de traverse empruntés ces derniers mois par Balaclavas et plus anciennement par les Bad Seeds ou Rowland S Howard. La progression est fulgurante et très mais alors très impressionnante. Le chant a fait son apparition et son timbre chaleureux nous évoque la voix douce amère de Red. Vivement la suite.
08 : Slices : flood light « Cruising » Iron Lung 2010
Nous avions diffusé ce groupe de Pittsburgh de nombreuses fois ces deux dernières années au gré de leurs précédents singles, qui confirme avec cet album tout le bien que l’on pensait de cette jeune formation. Si les noms de Pachinko, Craw, Cows, Shorty vous font toujours saliver, jetez-vous sur cet excellent brûlot de noise punk sauce rock’n roll.
09 : Drunkdriver : halfmast « st » Load Records 2010
C’est avec plaisir que l’on diffuse ce nouvel album des Drunkdriver qui pour une fois bénéficie d’une production digne de ce nom. Il faut bien avouer que leurs précédents enregistrements aussi sympathiques soient-ils souffraient d’un son très basse définition qui ne mettait pas vraiment en valeur la hargne de cette jeune formation. L’atmosphère de ce disque me rappelle les moments houleux d’un Clockcleaner reprenant du Cows. C’est terriblement rock’n roll dans l’esprit et diantrement noise d’un point de vue formel.
10 : Black Bug : razor beating your heart “st” FDH 2010
On le tient enfin ce premier album des Black Bug, duo suédois Front Wave de tout premier plan. Après une série de 45 tours devenus cultes, ils se sont lancés avec brio dans le long format. Imaginez Big Black dansant sur du Kas Product avec Devo en toile de fond. Les morceaux sont incisifs, tout comme le son hargneux de ce duo abrasif. Un délice d’avril.
11 : The Finkielkrauts : colonizer your heart « Distance ep » Another Records 2010
Ce groupe de Tours nous avait été recommandé par nos amis d’Aéroflot et les conseils de ces jeunes gens sont souvent parole d’évangile dans Kérozène. Le chant nous Interpol quelque part mais les Finkielkrauts arrivent sur ce premier single à tirer leur épingle du jeu dans un registre post punk abrasif et mélodieux.
12 : Room 2004 : race to death « Balloons » Khytibong 20010
Quelle joie de retrouver ce duo nantais perdu pour la france ces dernières saisons. Musicalement, on retrouve tout ce qui faisait le charme de cette formation resserrée, rythmique saccadée et enlevée, math rock en infusion noise et un grand sens de la concision. Huit titres pour seize minutes à peine de plaisir. On a hâte de les voir jouer sur scène ces très chouettes nouvelles compositions.
13 : Ten Volt Shock : take a letter « 78 hours » X-Mist 2010
Quatre ans après leur précédent album, le groupe allemand redonne de la voix. Pas de bouleversement musical, Ten Volt Shock lorgne toujours du côté d’Unsane et de Leatherface mais ils ont su cette fois ci affiner leur écriture mélodique pour réussir à délivrer leur meilleur album à ce jour. Les morceaux sont très entêtants (à la Leatherface) et rageurs au plus haut point (mmmh Unsane !!). Excellente surprise car je ne les attendais pas à pareille fête.
14 : Gonjasufi : kowboys “A Sufi & a Killer” Warp 2010
Quel disque!!!!!!!!!! Depuis l’album de Moonshake “The Sound your eyes can follow” sorti en 1994, je n’avais pas entendu un opus aussi riche en texture sonore. L’américain Sumach Ecks surfe sur les styles avec un talent largement au dessus de la moyenne, empruntant au hip hop, à la musique indienne, à la soul sans oublier une électro décomplexée, pour donner naissance à un univers musical incongru et fascinant. L’unité dans la diversité, on pense bien évidemment aux débuts de Beck par le côté touche à tout de génie mais Gonjasufi abolit les frontières pour mieux imprégner son univers. Un des grands disques de l’année 2010. Bluffant !!!!
15 : Method Man, Ghostface & Raekwon : dangerous « Wu. Massacre” Def Jam 2010
Superbe de disque hip hop, percutant et très affuté au niveau sample. Ces maîtres du genre ont réussi à évacuer leur égo pour se mettre au service d’une musique intuitive qui quelque part réactualise le passé d’Eric B & Rakim. Superbe flow et texture sonore imparable, dure et soul à la fois.
16 : Casey : apprends à t’taire « Libérez la bête » Anflash 2010
Deuxième album percutant pour Casey, artiste hip hop hexagonale aux textes incisifs et au flow dans ta face. L’album est haut en couleurs mais pêche une nouvelle fois par une texture sonore un peu trop rudimentaire. Les samples sont trop basiques pour m’embarquer totalement dans l’aventure.
17 : Yann Tiersen : deadverse « Palestine » Ici D’ailleurs 2010
Le titre ultime en Blind Test tant ce nouveau ep de Yann Tiersen est méconnaissable de ses précédents enregistrements. Le virage artistique est radical et totalement réussi. Il faut bien avouer que Yann Tiersen s’était complu ces dernières années dans l’autocitation, en fait depuis « Le Phare ». Lié à un voyage en Judée, ce nouvel enregistrement annonciateur d’un prochain album dévastateur fait presque table rase du passé, proposant un univers sombre hanté par Coil, Bastärd et Muslimgauze. La musique est magnifique et déchirante. Impressionnant.
18 : Lydia Lunch : kill yr sons « Big Sexy Noise » Sartorial 2010
Des forces subliminales m’ont convaincu de réécouter cet opus ces derniers temps. Cette collaboration entre Lydia Lunch et Gallon Drunk ne m’avait pas laissé un grand souvenir aux premières écoutes. La relecture de sa chronique par Bilou dans Noise et l’avis enflammé de nos correspondants US ont fini par reposer le disque sur ma platine. Cet album est effectivement assez réussi sans être inoubliable non plus. Ce titre est ravageur à souhait mais l’ensemble du propos manque un peu de piment, à l’image des derniers enregistrements du Gallon Drunk et souffre de la comparaison en matière de swamp rock avec les derniers Deaf Wish, Witch Hats, Balaclavas…..
19 : Trans AM : naked singularity « Thing » Thrill Jockey 2010
Comme quoi, la persévérance a du bon car il aura fallu attendre le neuvième opus de cette formation de Chicago pour les voir réussir à nouveau un bon album. Depuis leur premier disque éponyme, le groupe n’était jamais parvenu à nous convaincre sur du long format. Et pourtant notre fameux « Instant Supercopter » était vraiment fait pour eux. Sur « Thing » on a vraiment affaire à du bel œuvre en matière de musique décalée. Trans AM a su cette fois ci naviguer entre électro à la DCR et post rock entêtant. Ils ont composé une bonne moitié de titres imparables et aucune faute de goût n’est à signaler à cette heure. Incroyable
20 : Paul Hawkins & The Awkward Silences : monkey serum “apologies To The Enlightenment” Jesus Factory 2010
L’un des morceaux du moment pour l’ami Lester Brome. Paul Hawkins en est à son troisième album, il est anglais et propose une rencontre fortuite entre The Flaming Stars et The Fall pour notre plus grand bonheur. Excellente plage pop rock devant l’éternel.
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