PLAYLIST://27/09/2012

The Box, Teledetente 666, The Glad Husbands, American Snakeskin, Bone Dance, The Killing Words, A Dead Forest Index, Neurosis, The Spinning Rooms, Per Purpose, Metz, Neneh Cherry & The Thing, Lee Fields & The Expressions, Arcing, Joe4, Washerwoman, RøsenKøpf, Self Evident

01 : The Box : the door « ep » Plastic Spoon Records 2012

Premier single pour ce projet mené par l’ancien guitariste de Crash Normal, Vincent Bergier. Premier ep et véritable coup de maître. Ce titre à la construction très Mary Chain (boîte à rythme et riff de basse rock’n roll) voit The Box piétiner les plates bandes des frères Reid, période « Sidewalking ». Les guitares dissonantes apportent du relief au morceau, projetant le groupe vers l’Eldorado Front Wave. Absolument pas passéiste, ce single dévoile une formation aussi passionnante que Cheveu. Vivement la suite !!!  (Pour les Rennais, on peut le dénicher à Blind Spot !!).

02 : Teledetente 666 : les rats « ep » Sweet Rot 2012

Ce nouveau duo issu de la scène Strasbourgeoise vient d’éclabousser de toute sa classe la rentrée scolaire. Deux titres absolument géniaux, ultra marqués Front Wave mais qui renvoient provisoirement The KVB ou The Soft Moon à leurs chères études. Metal Urbain, Warum Joe, Big Black, DNA, tout y passe et se déforme au travers du prisme de ces hymnes désenchantés. Ce morceau est tout simplement obsédant et on se prend à scander le refrain « On les attends, on les attends » sans aucune raison valable. A posséder de toute urgence….

03 : The Glad Husbands : the weight of the diving suit « God Bless The Stormy Weather » Whosbrain 2012

Je ne pouvais point ne pas vous rediffuser un extrait d’un des tous meilleurs disques noise rock de l’année. Premier album pour ce trio italien qui dépoussière les chemins empruntés naguère par Dazzling Killmen ou Oxbow. Entre envolées noise et propos intimiste, le groupe évolue entre deux eaux, à la manière d’Enablers. Il dévoile son jeu au fil des écoutes avec un atout majeur par rapport à d’autres formations du même style, le chant !!! Terriblement émouvant dans les accalmies comme dans les incendies, il irradie littéralement les arcs électriques de leurs compositions dissonantes. Excellent !!

04 : American Snakeskin : itching or scratching « Turquoise For Hello  ep » Janitor’s Closet 2012

On avait à peine eu le temps de se remettre (et encore, on n’était pas très nombreux) de la séparation des Neon Blud (responsables d’un chouette disque posthume « Discotheque Deathbed » ) que naissait ce nouveau combo déjà séparé depuis la parution de ce single. Pas facile de rester ensemble en Floride de nous jours. Il nous reste cinq très bons titres entre Richard Hell, Sonic Youth et le Gun Club. Le tout sonne très New York 70 mais sans tomber dans le pastiche grâce à d’excellents riffs de guitares. Il ne nous reste plus qu’à suivre leurs nouvelles aventures.

05 : Bone Dance : burn out « st » Throatruiner 2012

Il me tardait d’écouter enfin le premier véritable album de cette formation originaire de l’Idaho qui m’avait impressionné avec ses précédents enregistrements et notamment le mini lp « Snakecharmers ». Dès les premières mesures, on retrouve tout ce qui fait le charme de Bone Dance, à savoir un hardcore héritier de Black Flag, Coalesce et les fulgurances noise de Craw ou d’American Heritage. Le chant hurlé est très prenant et pour une fois, son aspect monocorde ne me dérange pas une seule seconde. Les compositions sont très impressionnantes, alternant cavalcades rythmiques et riffs assassins sur un mode très relevé. Excellent album, une nouvelle très bonne sortie pour Throatruiner.

06 : The Killing Words : kelly says « Abstractions and Dreams » Broken Stones Records 2012

Un autre extrait de ce très bon album de folk rock. Le groupe anglais délaisse cette fois-ci les atmosphères de Jackson et Johnny Cash pour éclairer une mélodie que n’aurait pas renié The National. Un piano, un violon et une merveille de ballade neurasthénique qui ne finit pas de hanter mes nuits.

07 : A Dead Forest Index : distance « Antique » Autoprod 2012

Nous tenons peut-être avec le premier maxi de cette formation de Melbourne, les successeurs des regrettés Triffids. On retrouve chez eux une certaine grandiloquence tout en retenue, un romantisme fragile et éphémère. Ce cinq titres révèle un groupe  évoluant entre l’héritage swamp de sa contrée et la candeur d’Arcade Fire ou de Dark Dark Dark. Musicalement, le groupe n’invente rien à proprement parler mais le résultat de toutes ses influences donne une musique qui ne ressemble actuellement à aucune autre dans l’univers impitoyable de l’indie rock. Pourvu que ça dure !!!

08 : Neurosis : at the well « Honor Found In Decay » Neurot 2012

Neurosis est un groupe très particulier pour moi. Je ne peux pas appréhender un nouvel album de la même manière qu’avec les autres groupes. Les deux précédents enregistrements m’avaient d’abord séduit avant de me lasser très rapidement. Je sais au fond de moi que le dernier grand disque de Neurosis est « A Sun That Never Sets » et qu’ils ne proposeront plus jamais un album qui me bouleverse de bout en bout mais c’est plus fort que moi, à chaque annonce d’une nouvelle sortie, je deviens totalement hystérique, guettant avec impatience les prémices de leurs récentes compositions. Ce dixième album est sans doute leur œuvre la plus calme à ce jour mais ils ont retrouvé un sens de la composition qui leur faisait défaut ces dernières années. Des passages tribaux sont déchirés par des accalmies d’une beauté glaçante. Les deux chants sont toujours autant passionnels et le charme opère. La production met parfaitement en valeur les différentes nuances sonores. Ce titre est le plus intense du disque et donne vraiment envie de les revoir sur scène. Les autres plages évoluent dans les limbes de Neurosis, percussives, grandiloquentes, apaisées, revisitant leur passé tout en évoluant dans le présent. Comme l’a dit très bien S. Leguay dans New Noise, : «  le déclin attendra !! ».

09 : The Spinning Rooms : a cash in the park « st » Autoprod 2012

Trois semaines seulement après vous avoir diffusé un titre de ce groupe australien,  tout s’accélère pour cette formation originaire de Melbourne puisqu’elle vient de mettre en ligne son tout premier album. On retrouve avec plaisir son univers swamp délabré, parrainé par Clockcleaner, les Cramps et Johnny Cash. Ce groupe possède un ton singulier, référencé certes, mais très singulier. L’album comporte quelques instants de faiblesse, largement compensés par une poignée de tubes rock’n roll enfiévré.

10 : Per Purpose : business « Warburton ep » Bedroom Suck 2012

Un nouveau single de plus pour ce très chouette groupe australien. Cette fois-ci, ils ont décidé de jouer avec les codes du swamp rock en nous proposant deux titres que n’auraient pas renié Unwound, voire Polvo du temps de leur splendeur. Seul bémol, la qualité d’enregistrement n’est pas à la hauteur des compositions et ce single risque d’être pénible à écouter dans deux ans.

11 : Metz : wet blanket « st » Sub Pop 2012

Pas mieux que la semaine dernière :  « On avait dans cette émission défendu corps et âmes les trois premiers singles de cette formation canadienne. Après avoir enflammé les chemins du noise saccadé et rythmé naguère empruntés par Glazed Baby, Rapeman, Metz a décidé d’attaquer frontalement ce bon vieux rock’n roll. Le résultat est époustouflant, à l’image de ce titre qui rappelle le meilleur de Nirvana mais avec une production noise qui fait la différence avec toutes les formations garage actuelles complètement aveuglées par le son du passé. Cet album va devenir une référence comme l’ont été en leur temps « Shellac at Action Park » ou « Goat » n’en déplaise à tous les pisse-froid du « C’était Mieux Avant ». Avant quoi !! Qui en a parlé de Mezt !!! Personne à part nous et Perte et Fracas, comme d’habitude de toute façon !!!! J’entends déjà les commentaires « prévisible, déjà entendu », les même qui accompagnaient chaque nouvelle sortie de Jesus Lizard dans les années 90, prétendant que la bande à Yow avait tout pompé à Birthday Party et qui 15 ans plus tard se précipitaient à la Villette Sonique voir jouer le groupe en déclamant le plus sérieusement possible leur amour immodéré pour le jeu de guitare de Duane Denison ».

12 : Neneh Cherry & The Thing : golden heart « The Cherry Thing » Smalltown 2012

La bonne surprise de cette année. L’excellent trio emmené par Mats Gustafsson a convié Neneh Cherry, belle fille d’une de leurs idoles, Don Cherry, pour revisiter différents titres d’artistes aussi divers que les Stooges, MF Doom ou Suicide. Musicalement, depuis l’album « Les Stances à Sophie » d’Art Ensemble Of Chicago et le « Science Fiction » d’Ornete Coleman, je n’avais pas écouté une telle réussite dans l’association Soul-Free Jazz. Le chant de Neneh est ici excellent et ses deux propres compositions tiennent d’ailleurs parfaitement la route par rapport aux reprises. Cette rencontre est véritablement exceptionnelle, accouchant d’un album intemporel qui vas se bonifier au fil des années, au grand damne de tous les  Pisse-Froids qui auraient préféré un disque plus free.

13 : Lee Fields & The Expressions : faithful man « Faithful Man » Truth & Soul 2012

Repêché par le label Daptone Records dans les années 2000, Lee Fields qui avait débuté dans l’ombre de James Brown, avait vu sa carrière relancer avec le plutôt réussi « My World » en 2009. J’oublie volontairement de vous parler de sa collaboration avec Martin Solveig sur l’exécrable « Jealousy ». L’emballement médiatique avait été assez intense et surdimensionné par rapport à la qualité musicale du disque, qui hormis, 2, 3 morceaux, faisait pâle figure en comparaison des productions Stax ou Motown. Ce nouvel album est encore moins réussi mais il comporte ce titre, véritable chef d’œuvre de soul intemporelle. Et là chapeau bas…

14 : Arcing : crown « Doubt » Corleone 2012

C’est avec plaisir que l’on avait découvert il y a quelques mois ce trio originaire de Providence qui partage sa bassiste avec le groupe No Wave « Whore Paint ». On avait bien apprécié l’écoute des trois titres de leur page Bandcamp. C’est donc avec à un priori positif que l’on a écouté ce premier album. Trois passages plus tard et le sentiment d’entendre une formation peu inspirée s’est immiscé. Le groupe aurait du s’abstenir de sortir un album car de nombreuses compositions ne sont pas très abouties, lorgnant vers les fonds de tiroir d’ Hammerhead. Sur quelques titres, Arcing fait mouche et on va attendre la suite avec intérêt car on sent le groupe capable de faire beaucoup mieux.

15 : Joe 4 : houlihan « Njegov Sin » Whosbrain 2012

Point de surprise avec le premier album du groupe Croate. Enregistré par Steve Albini et mixé par Bob Weston, ces dix titres sentent bon le noise rock Made In Chicago. Les influences sont claires, Big’N, Shellac et Jesus Lizard. Depuis ses débuts, Joe 4 s’en tire assez bien grâce à de bons gimmicks de guitare et une excellente rythmique. On pout reprocher au groupe un manque flagrant d’originalité mais à défaut d’écouter de nouveaux morceaux des formations précitées, cet album comblera aisément vos attentes. Sur ce titre, Joe 4, a su se montrer plus singulier et s’il continue sur cette voix, les références sans doute assez pesantes, s’estomperont d’elles même.

16 : Washerwoman : burn the veil « ep » Cricket Cemetery 2012

Un timbre de voix proche de Rykarda Parasol, un riff de guitar incendiaire, une batterie appliquée et un enregistrement approximatif, tel est le secret de cette petite merveille de single. Ce groupe vient de Chicago et à la manière des Cloud Nothings ou de Drop Out Venus, revisite avec brio une certaine forme d’indie rock des années 90. A suivre..

17 : RøsenKøpf : heed « st » Wierd Records

Merci à Lelo Batista pour cette excellente découverte. Le groupe nous vient de Brooklyn et réussit le pari osé de concilier des influences aussi diverses que Cop Shoot Cop, Distorted Pony, Alien Sex Fiend ou Clockcleaner. La production manque de relief mais cette formation dévoile une sacrée personnalité sur son premier album. Entre Font Wave, Gothique et Indus, RøsenKøpf dessine ses propres arabesques sonores et sonne de manière hautement singulière en ces temps de relecture post moderne. Le groupe doit encore apprendre à densifier sa palette sonore et à éviter quelques longueurs mais le potentiel artistique qui affleure le long de ces six titres est réellement impressionnant.

18 : Self Evident : rumors « We Built A Fortress On Short Notice » DoublePlusGood Records  2012

La séquence vieux con de cette émission. Je connais ce groupe depuis longtemps, ils en sont à leur sixième album et viennent de Minneapolis. Pour l’instant, leurs précédents enregistrements m’avaient profondément ennuyé. Thierry de Noise R’US a beau eu me dire que ce nouvel album était en tout point excellent, je l’entendais sans l’écouter. Je ne voulais pas croire qu’une formation puisse composer un excellent disque après cinq essais infructueux. Une discussion plus tard avec leurs amis de Buildings et je me le suis remis sur la platine. Et là mes préjugés ont  volé en éclat et la beauté de ce disque m’est enfin apparue. Entre Enablers, Bob Tilton, Fugazi et 31 Knots, Self Evident a réussit l’exploit de revisiter avec une qualité de composition tout simplement incroyable, le meilleur de l’émocore des années 90. Les tubes s’enchainent et le disque emporte tout sur son passage rejoignant le deuxième album d’Engine Down au tableau d’honneur. J’adore me tromper de cette manière et je ne saurai trop vous conseiller l’écoute intensive de ce « We Built A Fortress On Short Notice ». On a vraiment envie de reprendre par cœur tous ces refrains solaires portés par le chant incandescent et très émouvant de Conrad Mach. Au niveau mélodie, un des tous meilleurs disques pop de l’année….

 

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