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Songs Ohia , David Grubbs, Dreamdecay, Gabriel Hibert, Pylône, King Dude, The Black Angels, Mica Gaugh Trio, Blankoschecks, Neg-FI, The Catalyst, The Doppelgangaz, Summer, Soft Kill, Anika, Black Pus, Friend Collector, Die Nerven, The Blanche Hudson Week End
01 : Songs Ohia : back on top « The Lioness » Secretly Canadian 2000
Jason Molina n’est plus. On perd un immense songwriter trop souvent resté dans l’ombre de Will Oldham. Cet album enregistré en compagnie des membres d’Arab Strap est un des plus beaux disques que je connaisse. La mélancolie et le mal être viennent de perdre l’une de leurs plus belles voix.
02 : David Grubbs : fugitive colors « The Plain Where The Palace Stood » Drag City 2013
Très bon nouvel album pour l’ancien guitariste de Squirrel Bait, Bastro ou Gastr Del Sol. Sa carrière solo assez inégale et par instant rébarbative comme pour tout musicien prolifique est de temps en temps traversée par des éclairs de génie. Et c’est le cas cette fois-ci même si le disque connait quelques petites faiblesses. La musique de Grubbs est très touchante, poétique et enfantine. L’image d’un jardin en fin d’après-midi touchée par les bruits de la ville m’est souvent apparue à l’écoute de ces arpèges cristallins.
03 : Dreamdecay : emptynv « NVNVNV » Iron Lung 2013
Après un premier mini album plus que prometteur, voici enfin le premier et très attendu album de cette formation de Seattle. Leur précédent enregistrement balayait un spectre sonore qui allait de Birthday Party aux Swans sans oublier Can ou This Heat. Ce disque exploite la même filiation, naviguant entre Swamp, Noise Rock et No Wave. Des arpèges dissonants résonnent au loin avant d’entrer en collision avec les restes d’une musique industrielle balayée par un beat rock’n roll. L’album est dense, étouffant parfois et très vicié. Les morceaux se désagrègent avant d’exploser dans une fin de cycle éprouvante. Ce disque redoutable souffre peut-être d’un manque relatif de gimmicks entêtants pour s’accrocher aux restes de cette ode à la décomposition. Ce titre qui oscille entre Neptune et Cop Shoot Cop offre au groupe un peu d’air frais. Je suis très curieux de voir comment va évoluer à l’avenir la musique de Dreamdecay.
04 : Gabriel Hibert : ego vieux « Travaux Rock » Autoprod 2013
Souvent le one man band œuvre dans le blues ou le rock à l’image des Bob Log et autres Chicken Diamond. Gabriel Hibert revisite à lui tout seul, l’atmosphère des débuts du catalogue Amphetamine Reptile. Originaire de Toulouse, les deux titres pour l’instant disponibles sur sa page bandcamp affolent les compteurs, convoquant tour à tour Steel Pole Bath Tub, Pussy Galore et Hammerhead. Un noise rock brut, très percutant qui n’est pas sans me rappeler l’énergie folle du premier single d’Hydrolic Systems (groupe angevin responsable d’un seul 45t, mais quel disque..).
05 : Pylône : tumbledown « Things Are Better Left Unspoken » Katatak/Gabu Records/Nothing To The Table/Bruisson 2013
Premier album très attendu pour ce groupe Toulouse formé par des anciens membres de Headwax, Kronk, Messieurs de Fursac… Leur première maquette était déjà très prometteuse et ce disque ne fait que confirmer le potentiel de cette jeune formation. Le style musical est clairement orienté vers le fameux « Chicago Sound » des années 90 avec en point mire, Shellac, Jesus Lizard et Big’n mais Pylône à l’instar des Choochooshoeshoot réussit néanmoins à dessiner un arc sonore qui lui est propre. Des bribes de français apparaissent de temps en temps et font regretter la prédominance de l’anglais, seul bémol à un enregistrement qui offre de magnifiques moments d’émotion grâce à un véritable travail mélodique entre la basse et les guitares. La production a réussit à mettre en valeur les différentes facettes musicales car le quatuor sait installer une ambiance avant de la mettre à mal. Il existe une parenté musicale évidente avec le groupe américain Accordion Crimes et on leur souhaite désormais d’aller aux US prêcher en leur compagnie leur bonne parole.
06 : King Dude : eternal night « Holy Trinity ep » Van Records 2013
SeHhache : « Nouvelle production pour TC Cowgill aka King Dude, un ep qui accompagna sa tournée en Europe en se début d’année . Pas de surprise, toujours ce mélange entre la country gothique américaine (Johnny Cash période American Recordings) et le neofolk européen . Quatre titres, trois réarrangements avec ses musiciens live (tirés des ces précédentes productions) et un petit nouveau, diffusé ce soir. A priori en concert c’était de la balle, mais la grippe à eu raison de nous …. ».
07 : The Black Angels : love me forever « Indigo Meadow » Blue Horizon 2013
SebHache : « Tout nouveau tout chaud le nouveau disque des Black Angels…. Austin Texas dans toute sa flamboyance, le parfait croisement entre 13th floor elevators et les premiers Brian Johnston . L’album est bon, très bon. Le chant avec moins d’effets, cette guitare caractéristique de Christian Bland, la rythmique répétitive et élastique. Parfait pour ce début de printemps. Maintenant on attend de les revoir en concert et de se prendre une douche de décibels dans les oreilles ».
08 : Mica Gaugh Trio : molly « The Blue Fairy Mermaid Princess » Africantape 2013
La pochette de son premier album laisse penser que Mica Gaugh est un parent d’Eugene Robinson (Oxbow) mais il n’en n’est rien. J’ai mis beaucoup de temps à apprécier cet album à sa juste valeur car je n’avais pas envie d’écouter du jazz ces quatre derniers mois car il est vraiment question de jazz ici. Mais pas de free jazz ou d’improvisation non, mais d’un jazz d’une autre époque, un jazz vocal et downtempo. On retrouve Kevin Shea à la batterie (Mica Gaugh avait fait des apparitions au sein de son groupe Storm & Stress) qui bien sûr donne un peu dans le free mais la fragilité et la simplicité des thèmes chantés ou joués au saxophone par Mica Gaugh renvoie plus aux univers sonores de Nat King Cole ou de Nina Simone. Le charme est total malgré une production lo fi un peu limite par moments mais ces instantanés révèlent une poésie musicale des plus touchantes. Les larmes ne sont jamais loin sans verser dans le pathos et l’on sent bien qu’Africantape a été touché en plein cœur pour sortir ce disque complètement atypique et en fait assez intemporel. Mica Gaugh porte en lui beaucoup d’espoirs déçus et d’amours contrariés mais ses histoires et déboires arrivent à panser nos propres blessures.
09 : Blankoschecks : alles und nichts « ScheiZe » Autoprod 2013
Premier maxi très prometteur pour cette formation autrichienne qui oscille entre musique industrielle et avant rock. Les ombres de Test Dept, Cabaret Voltaire et Chrome accompagnent ces débuts discographiques mais elles restent à l’écart du groupe pour ne pas interférer avec leur propre musicalité. Le potentiel créatif est là et j’ai très hâte d’écouter la suite de leur voyage musical.
10 : Neg-FI : por enjambre « Unmergency » Stereodisk 2013
Après vous avoir diffusé leur dernier split-single en date, voici un extrait du tout nouvel album de ce duo de Brooklyn. Pour l’instant deux seuls morceaux sont en écoute mais ils donnent envie d’en entendre plus. Les travaux de Branca et de Rhys Chatham ont sans doute bercé la genèse de ce disque mais à l’instar de Sonic Youth des débuts, de Kleg ou de Gastr Del Sol, Neg-Fi réussit à composer une musique qui lui appartient et qui n’oublie pas les gimmicks mélodiques du rock pour attirer notre attention. Vivement l’écoute intégrale !!!
11 : The Catalyst : thumbsucker « Split ep w Aussitôt Mort » Aïnu/Moment Of Collapse/Sieve And Sand Records 2012
Retour de notre groupe sludge noise préféré… Ce combo originaire de Virginie nous avait littéralement éblouis avec son dernier album en date « Voyager ». Ces deux titres ont été enregistrés avant ce disque car The Catalyst se présente en quatuor et non plus en trio. Les morceaux sont terribles une fois de plus, conviant Today Is The Day, Eyehategod et les Melvins à une noce paillarde. Sur l’autre face, Aussitôt Mort et son screamo post rock nous a laissé de marbre par contre.
12 : The Doppelgangaz : hark back « Hark » Autoprod 2013
Nouvel album pour ce duo hip en provenance de New York. Minimalisme et saturation sont au rendez-vous de cette ballade urbaine enfumée. Le beat résonne et le flow saccadé fait peu à peu son effet. Les titres défilent et le plaisir finit par s’imposer. Il existe quelques langueurs mais certains titres dont celui diffusé ce soir restent bien en bouche.
13 : Summer : age christique « French Manucure » Autoprod 2013
Deuxième album pour ce trio parisien qui oscille entre noise, indie rock et post punk. Diabologum, Daniel Darc et la nébuleuse de la Grande Tripple Alliance de l’Est (Judas Donneger, AH Kraken..) viennent à l’esprit mais ce qui frappe d’emblée c’est la singularité et la forte personnalité de cette formation. Le chant dont certain gimmicks peuvent autant agacer que séduire, occupe une place importante dans ce spectre sonore du désenchantement. L’espoir est peut-être là mais il faut le chercher dans des méandres saturés d’électricité. La guitare est grinçante, noyée dans des nappes distordues qui se rattrapent aux textes sombres de Summer. On se perd dans cet univers asphyxié et fascinant. Et pourtant on y revient poussé par une envie incontrôlable de sadisme. Les harmonies à fleurs de peau s’entêtent à résonner au quotidien et le disque revient inlassablement sur la platine, jusqu’à l’écoeurement parfois. Ce titre est tout simplement fantastique et ouvre de nouvelles possibilités musicales pour le groupe, quittant les registres du couplet refrain pour nous embarquer dans une histoire sans ponctuation.
14 : Soft Kill : grandview « ep » Desire Records 2013
SebHache : « Portland, l’autre pays du Crust dans le passé et maintenant du post-punk et du goth rock . Soft Kill c’est Blessure Grave, en plus Cure et moins Joy Division. Le chanteur ayant changé de copine, le style à changé aussi. Si vous voulez faire une blague, passez ce titre en blind test et dites que vous avez retrouvé une cassette inédite des Cure dans votre cercueil … ».
15 : Anika : in the city « In The City ep » Stone Throw 2013
SebHache : « Décidément Geoff Barrow est l’un des artistes les plus prolifiques de ces dernières années : apres Beak, Drokk, Quakers c’est maintenant avec Anika qui remet le couvert. Six titres/reprises passés à la moulinette Kraut/Dub/Post-punk/Minimal Wave avec cette voix qui n’est pas sans rappeler celle de l’égérie du Velvet premier album. C’est comme si Nico poussait la chansonnette sur les meilleurs morceaux de PIL ou de Mark Stewart (bon ok y’en a pas beaucoup c’est pour ça que que je dis les meilleurs morceaux). Pour ceux qui n’ont pas trouvé, c’est une reprise des Chromatics là ».
16 : Black Pus : fly on the wall « All The Relations » Thrill Jockey 2013
Retour aux affaires pour le projet solo du batteur de Lightning Bolt et une fois de plus la déception est au rendez-vous. En dehors de ce fabuleux morceau, beaucoup de bruit pour rien et une sortie à oublier au plus vite.
17 : Friend Collector : anthropocene « FC II » Autoprod 2013
Premier extrait de la nouvelle K7 publiée par cet excellent groupe de Baltimore. Ils continuent de nous offrir une noise rock torride et suave, digne héritière du Birthday Party, de Glazed Baby ou de Table. Un plan de basse énorme sur lequel vient se greffer une rythmique saccadée, secondée par des guitares stridentes et un chant déchiré. Le charme est total et il me tarde d’écouter cet enregistrement dans son intégralité.
18 : Die Nerven : welt unter « Transform/Transport/Transcend » Aufnahme/Wiedergrabe/Totally Wired 2013
Excellent nouveau titre de cette formation Front Wave basée à Stuttgart dont nous avions défendus le premier album l’année dernière. On retrouve leur post punk incendiaire qui n’est pas sans rappeler les débuts d’Iceage ou de Lower. Le final du morceau renoue avec la hargne des Liars ou des Ex Models. Cette compilation fait le lien entre la nouvelle scène berlinoise et celle qui émerge à Vienne. Une belle occasion de découvrir ce qui se passe Outre-Rhin.
19 : The Blanche Hudson Week End : (just like) Suzan George « How many Times Have You Let Me Die » Odd Box 2013
Un extrait d’une des prochaines sorties du label qui a relancé la carrière des Wolfhounds et qui n’en finit pas d’offrir une seconde jeunesse à l’anorak pop. Ce titre est un hymne qui aurait pu être composé par les Pastels, Pooh Sticks et j’en passe. Une merveille d’indie rock adolescente et quel refrain !!!!! On n’a pas finit de vous diffuser les nouveautés de excellent label londonien et The Blanche Hudson Week End qui n’en n’est pas à son coup d’essai pourrait prochainement attirer l’attention des média par la force de ses mélodies même si le côté foutraque de leurs chansons les empêchera pour l’instant de toucher un plus large public et on a envie de dire égoïstement, tant mieux !!!
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