The Drones : »I See Seaweed » [ATP Recordings 2013)
Ah l’Australie !!!!! Depuis l’apparition de formations comme Birthday Party, les Saints ou Radio Birdman, la France entretient une relation particulière avec cette scène, se transformant même régulièrement en terre d’asile pour sortir leurs disques et organiser leurs tournées. Ainsi dans les années 80, des groupes comme les New Christs, Hard-Ons, Cosmic Psychos, Died Pretty ont souvent trouvé refuge chez nous auprès de labels (New Rose, notamment..) et de tourneurs pour vivre de leur musique. Au début des années 90, cette scène s’est essoufflée et les rares bons disques sortis là-bas dans cette décennie sont souvent restés confidentiels.
Et puis en 1998, à Perth, une nouvelle formation est apparue et qui allait entrainer dans son sillage un renouveau total de la scène australienne. La force des Drones est de puiser aussi bien dans la tradition swamp des Bad Seeds, Gun Club que dans la dissonance blues de Birthday Party ou des Beasts Of Bourbon. Ce groupe si méprisé médiatiquement en France(à peine une ou deux chroniques dans Magic ou New Noise) est une véritable référence là-bas qui a donné envie à des formations aussi différentes que les Six Ft Hick ou les Slug Guts de sortir des disques. La vielle garde des Beasts Of Bourbon s’est même mise au diapason en publiant en solo très souvent des albums remarquables (Brian Henry Hooper, Spencer P Jones..). Ils se sont vu récemment confier l’organisation du festival ATP à Melbourne au mois de février. Père Ubu, Neubauten et les Swans… sont venus leur rendre hommage…
Et cette année ils ont décidé de publier leur cinquième album. Après la déception du précédent opus « Havila », une certaine appréhension avait vu le jour mais dès le premier titre, les doutes se sont envolés. Le son est grandiose et cette chanson amorce le ton de l’album, fortement mélancolique et électrique. Les Drones ont retrouvé l’inspiration mélodique et la manière de faire rugir une ballade mid tempo. L’art du faux semblant. La voix de Gareth Liddiard est de nouveau déchirante et le groupe est tout simplement touché par la grâce. Ils ont même réussi à écrire des morceaux nerveux à l’image du titre « A Moat You Can Stand In ». De somptueux arrangement de piano bouleversent leur confort habituel pour mieux nous terrasser. Un classique intemporel vient de naître sous nos yeux ébahis. Le ton est classique certes, mais personne n’arrive mieux que les Drones à réinventer les dialogues musicaux de Jeffrey Lee Pierce ou de Nick Cave pour devenir au final tout aussi influents qu’eux. Immense !!!!!!!!!!!
DL
Et désormais en France, le label rennais Beasts Records entretient des liens particuliers avec cette nouvelle scène et on doit d’ailleurs à son boss les premiers concerts français des Drones !!!!
Ce disque est magnifique!!
Une chronique du dernier album chez nous aussi : http://www.mille-feuille.fr/Modules/Chroniques/Fiche/?c_id=1653