Metz : « Metz » Sub Pop 2012
C’est en 2008 que l’aventure a commencé. Ce trio francophile originaire d’Ottawa publiait son premier single « Soft whiteout / Lump sums ». Leur musique était alors tournée vers une noise intense, très marquée par Birthday Party et Glazed Baby. Les titres étaient nerveux, saccadés et ravageurs. Deux autres ep dans la même veine ont vu le jour les années suivantes, régulièrement diffusés dans notre émission. Le groupe bénéficie d’un succès d’estime mais reste peu connu du public indé.
L’annonce de leur signature sur Sub Pop nous avait vraiment étonnés car le label de Seattle n’a jamais été très amateur de noise rock. Le groupe aurait-il pris un virage pop, garage, voire hip hop, l’inquiétude était légitime. La première écoute a balayé toutes mes appréhensions. Je le tiens enfin, ce disque qui manquait tant au noise rock ces dernières années. Non pas qu’il n’y ait eu que des disques moyens mais les groupes sont restés dans l’ombre médiatique des vieilles gloires à la Shellac, Jesus Lizard.
La puissance de feu de Sub Pop va offrir à Metz une sacrée visibilité, leur donnant l’opportunité d’être écouté par le plus grand nombre. Et c’est tant mieux car ce premier album est tout simplement incroyable !!!!. Le groupe a changé, il a conservé une certaine attirance pour les sonorités dissonantes mais il a surtout injecté une dose très élevée de rock’n roll dans son noise rock. Le résultat est imparable et terriblement efficace. Un peu comme si Mudhoney de la grande époque reprenait des titres de Refused avec la production d’un Glazed Baby. On songe parfois à « In Utero » de Nirvana mais Metz a sa propre folie créatrice, qui les conduit d’ailleurs à composer de véritables hymnes rock’n roll : Wet Blanked, Wasted…Ce dernier titre donne envie d’avoir 15 ans et de tout faire valser dans sa chambre.
La production de l’album est superbe, chatoyante, donnant le relief nécessaire à leur agressivité. La rythmique est affolante, réussissant à retrouver le chemin du dance-floor, car oui, Metz ça se danse et ça fait du bien. Le batteur est tout simplement incroyable, donnant un ton soul à la rage incandescente de ces nouveaux titres. Nous retrouvons avec plaisir l’un des titres de leur précédent single « Negative Space » dans une version plus suave.
A peine sorti et déjà classique. Et il donne envie d’aller les voir en concert et de danser conjointement sur ces appels à la débauche. Merci à Metz car désormais, je vais pouvoir ajouter une nouvelle référence pour décrire des formations plus underground. Je ne serai plus obligé de mettre du Shellac, Jesus Lizard ou Sonic Youth pour séduire un public non initié. Je pourrai inscrire désormais en Lettres Capitales : « SONNE COMME METZ »
Terrible !!!!
DL
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